C’est une triste réalité qui date des années. Les conditions de travail et de vie dans le secteur des mines au Togo sont exécrables. Le secteur à lui seul représente plus de 22% du total des exportations, mais les salaires des employés sont dérisoires et les heures de travail sont excessives. Préoccupés, Solidarité et Action pour le Durable Développement (SADD) et Syndicat Démocratique des Mines (SYDEMINES) ont outillé le mardi 15 juin à Tabligbo au cours d’un atelier des responsables et délégués syndicaux du secteur des mines sur la norme ITIE et les techniques de négociation et de plaidoyer.
L’activité s’inscrit dans le cadre du dialogue social avec le soutien financier de We Social Movements (WSM) de la Belgique. Elle a pour thème « les normes ITIE/RSE et les techniques de négociation et de plaidoyer pour asseoir un cadre de dialogue social permanent et fructueux dans les entreprises et sur le plan national ».
La rencontre a eu le mérite d’avoir amené les responsables et les délégués syndicaux à se donner les moyens et la capacité d’initier un cadre de dialogue social permanent franc et fructueux. 19 participants issus de 05 syndicats notamment SYDEMINES, SYNAPOST, SYNAMITO, SYNEM et SYLIMITO y ont pris part.
De façon spécifique, les participants ont été sensibilisés aux techniques de négociations et à la nécessité de se mettre ensemble. Ceci pour faire le poids face aux employeurs dans le dialogue social et amener les responsables syndicaux à tirer profit de la norme ITIE/RSE.
« Il devient urgent d’explorer de nouvelles pistes de persuasion et de techniques de négociation afin de pouvoir asseoir un cadre permanent de dialogue social pour arriver à une meilleure réglementation pour la protection des travailleurs et la promotion du travail décent dans toutes les entreprises du secteur », ont reconnu les organisateurs.
Exploitation de l’homme par l’homme
Le Togo compte aujourd’hui des dizaines d’exploitations industrielles et artisanales, formelles et informelles qui emploient des milliers de concitoyens et de concitoyennes. Les salaires sont dérisoires et les heures de travail sont excessives.
Plus de 60% des emplois créés sont précaires et tenus par des tâcherons et des services de placement quelles que soient la nature et la durée des activités. La sécurité sociale fait toujours défaut dans un grand nombre de ces entreprises. Les investisseurs tirent profit de cette situation d’exploitation des travailleurs et s’opposent avec force à toute idée de dialogue social. Aujourd’hui, sans convention collective sectorielle, le secteur des mines au Togo n’est pas suffisamment réglementé pour empêcher les accidents de travail très souvent mortels, les dérives des employeurs bref l’exploitation des travailleurs dans des mines que ce soit éloignées ou proches des villes.