Au Togo, l’heure est au désencombrement de plusieurs voies publiques. L’encombrement de ces voies est un problème réel et un motif de préoccupation tant pour les populations que pour les pouvoirs publics. Dans la quête de solutions durables au phénomène, le gouvernement s’est inscrit dans une démarche participative et inclusive. Les autorités évoquent plusieurs raisons pour justifier l’opération.
L’opération en cours consiste à emmener progressivement les occupants illégaux de la voie publique à libérer l’emprise.
L’emprise est la bande de terrain appartenant à l’Etat où sont logés tous les éléments qui constituent l’infrastructure des routes et ponts. Elle peut également abriter des ouvrages et des installations complémentaires telles que les lignes électriques et téléphoniques, la fibre optique, les gaines et câblages de nature et d’importance économique et sociale diverses.
L’emprise des voies publiques désigne la superficie occupée par les routes, les trottoirs, les parkings, les jardins publics, les espaces verts, les réseaux de transport public, les espaces de stationnement, etc. en bordure de ces voies. Elle est généralement définie par la limite extérieure de ces éléments, et peut inclure des zones privées telles que les devantures de magasins, les jardins de particuliers, etc.
L’emprise des voies publiques est soumise à des règles d’occupation et d’utilisation strictes, qui visent à garantir la sécurité et la fluidité de la circulation, ainsi qu’à préserver les intérêts publics.
Au Togo, cet espace public est administré par l’Etat dans un contexte de décentralisation par le truchement des collectivités territoriales, notamment les communes.
Ainsi, les autorités togolaises ont interdit l’installation des étalages commerciaux (bouteilles de gaz, pneus, carburant frelaté, matelas…), la construction de baraques servant de point de vente ou d’atelier, l’installation de container. Sont également prohibés, le stationnement anarchique de véhicule, l’abandon des épaves de véhicule sur les trottoirs, l’entreposage de gravas, gravier, sable et autres matériaux de construction sur les trottoirs. De même, le placement de publicité sur l’emprise, les feux tricolores ou autres supports de signalisation est interdit.
Ignorant ces dispositions, plusieurs citoyens togolais ont érigés ses installations pour mener leurs activités commerciales pour avoir leur gagne-pain. La précarité peut expliquer ce phénomène. Mais certains le font par mimétisme ou encore l’incivisme. L’exode rural peut également en être la cause.
Les raisons du désencombrement
Cependant, l’encombrement des voies est à l’origine de plusieurs problèmes. Notamment l’augmentation des risques d’accident de la circulation, la difficulté pour les services de secours à rallier les points d’intervention (incendies, braquages…), les retards dans la réalisation des travaux publics et les dépassements de coûts sont dans plusieurs cas liés à la libération préalable de l’emprise.
On peut citer également la déstructuration de la ville (marchés anarchiques), la difficile circulation aux heures de pointe (embouteillages), les caniveaux bouchés et les inondations.
C’est pour toutes ces raisons que les autorités togolaises ont décidé de procéder au désencombrement des voies d’ici la fin du mois de février 2023.
Cette opération vise à assurer la sécurité des usagers de la route, à réduire le nombre d’accidents de la circulation, à assurer un rapide accès des secours aux différents lieux d’intervention. Les autorités s’attendent également à un renforcement des liens communautaires (entre commerçants et clients). Elles comptent préserver l’aspect esthétique du centre-ville et des périphéries.
Il est prévu que cette opération soit suivie de l’aménagement de nouveaux espaces publics devant abriter les étalages commerciaux.