L’Observatoire Togolais des Médias (OTM) et l’Institut Panos Afrique de l’Ouest ont évalué vendredi dernier la la liberté de la presse au Togo et les effets de l’intelligence artificielle sur le journalisme. C’était lors d’une rencontre organisée dans le cadre de la Journée internationale de la liberté de la presse, célébrée chaque 3 mai. Elle a réuni des journalistes, des acteurs de la société civile et des représentants d’institutions.
La conférence a porté sur le thème : “Informer dans un monde complexe : l’impact de l’intelligence artificielle sur la liberté de la presse et des médias”.
Cette rencontre a permis de dresser un état des lieux de la liberté de la presse au Togo. L’OTM a présenté son rapport annuel. Il fait état de 3 sanctions infligées à deux journaux écrits et de la suspension d’une émission.
Des faits qui témoignent, selon Fabrice Petchezi, président de l’OTM, de l’engagement de l’institution à suivre de près l’évolution du paysage médiatique togolais.
Ce rapport s’inscrit dans le cadre d’un projet en cours : « Promouvoir la liberté d’expression et des médias, et des défenseurs des droits humains au Togo », couvrant la période 2023-2025.
À travers ce projet, une plateforme a été créée : le “M2D”. Elle permet aux professionnels de la presse et aux citoyens de signaler de manière sécurisée les violations des droits humains et les atteintes à la liberté d’expression. Cette innovation constitue un outil de veille et d’alerte contre les abus.
L’intelligence artificielle dans les médias
L’autre sujet majeur abordé lors des échanges est l’usage croissant de l’intelligence artificielle dans les médias. Selon le commandant Gbota Gwaliba, directeur général de l’Agence Nationale de la Cybersécurité (Ancy), il est urgent de questionner l’impact réel de ces outils sur la liberté éditoriale.
« Une fois qu’un organe devient totalement dépendant de l’IA, peut-on encore parler de liberté d’opinion ? », s’interroge-t-il. Il invite les journalistes à se former et à garder le contrôle de leurs contenus.
Face à ces enjeux, plusieurs recommandations ont été formulées. Les professionnels des médias doivent respecter les règles d’éthique, faire un usage réfléchi des réseaux sociaux et renforcer la solidarité dans la profession.
Les organisations de presse sont appelées à appliquer la convention collective, à soutenir la formation continue et à défendre les intérêts communs. Les instances de régulation quant à elles, sont invitées à alléger les démarches administratives et à dialoguer davantage avec les journalistes.
Enfin, le gouvernement est encouragé à renforcer la protection des journalistes, à soutenir financièrement les médias, et à améliorer les conditions de travail, notamment dans le service public. Il est également invité à accélérer l’application des conventions internationales signées par le Togo.
La conférence a mis en lumière les nouveaux défis qui s’imposent à la presse togolaise. Elle a surtout rappelé que la liberté de la presse, si elle est un droit, est aussi une responsabilité partagée.
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