Cinq syndicats des mines à savoir le SYDEMINES, le SYNAMITO, le SYLIMITO, le SYNAPOST et le SYNEM ont créé le 31 octobre dernier l’Union nationale des syndicats des mines et carrières du Togo (UNASYMCAT). Il s’agit d’une organisation qui a pour but de porter la voix des travailleurs du secteur des mines. Cette union syndicale est chapeautée par un bureau exécutif composé de 9 membres dont 2 femmes.
Norbert Amouzou a été désigné à l’issue de l’assemblée générale constitutive comme porte-parole de l’UNASYMCAT. Pour lui, seule une union franche et solide des travailleurs reste la solution devant l’évolution du monde de travail dans lequel « le patronat devient subtile et de plus en plus fort ».
Déjà l’UNASYMCAT se donne pour mission de travailler pour « la ratification de la Convention C176 par le Togo, la préparation et la négociation de la Convention des mines du Togo ».
« Pour y parvenir, le bureau exécutif va œuvrer pour s’associer avec d’autres unions ou fédérations syndicales à l’instar de la FIT et la FTBC qui nous accompagnent aujourd’hui (que nous remercions déjà pour leur présence dans cette salle) et des OSC nationales et internationales pour constituer un large réseau de défense des droits des travailleurs et travailleuses du Togo », a déclaré Norbert Amouzou.
M. Amouzou demande aux autorités togolaises de garantir le dialogue social pour faciliter les négociations avec « les patrons des multinationales ».
« Au Togo, travailler dans les mines et percevoir un SMIG qui est égal à 35 000 F, n’honore pas notre métier… Nous estimons que le salaire doit correspondre aux pénibilités des travailleurs des mines que nous sommes », a-t-il appuyé.
C’est depuis cinq (05) ans que se mobilisent les organisations syndicales des mines et des carrières sur la nécessité de créer une plateforme, une fédération ou une union comme cadre périodique de discussions, d’échanges en vue de formuler à l’endroit des pouvoirs publics, des propositions pour d’une part, faire face à la dégradation des conditions de travail et de vie des travailleurs (euses) du secteur des mines. L’ambition était également de rendre effectif le travail décent dans les mines et carrières.
L’Ong Solidarité et action pour le développement durable (SADD) a joué un rôle déterminant dans la mise en place de cette union syndicale. Le Coordonnateur de SADD, Yves Dossou a déploré qu’au Togo dans les Zone Franche et dans l’Hôtellerie et autres, l’adoption d’un nouveau code du travail assassine la liberté syndicale et le dialogue social et la protection des délégués du personnel et délégués syndicaux.
Le patron de SADD appelle le gouvernement togolais à garantir un travail décent pour tous les togolais, particulièrement ceux travaillant dans les mines et carrières.
« Avec l’enracinement de la précarité de l’emploi, il est devenu évident que le travail doit revêtir une certaine qualité pour offrir à celui qui s’y adonne des possibilités pour se nourrir, se vêtir, se loger, s’occuper convenablement de sa famille, lui offrir une éducation de qualité et des soins de santé appropriés. Le travail décent fait donc corps avec l’épanouissement de l’Homme. Le travailleur togolais doit vivre le travail décent. Il ne doit pas constituer un rêve pour lui. Le gouvernement en est d’ailleurs conscient et c’est ce qui justifie la signature le 19 octobre 2010 avec le Bureau International du Travail (BIT) le 1er du Programme – Pays pour un Travail Décent (PPTD) », a appuyé M. Dossou.
Notons que la mise en place de l’Union syndicale a été possible grâce au soutien financier de WSM (We Social Movements) de Belgique.