Les Forces démocratiques pour la république (FDR) ont tenu samedi à Lomé leur Conseil national. Cette assise s’inscrit dans le cadre du 4e anniversaire de ce parti. Occasion pour les délégués venus des 117 communes et les membres du Conseil de direction de revenir sur la situation sociopolitique du pays. Pour les FDR, qui entament une 2e phase d’implantation nationale, « le Togo n’est pas une démocratie mais une véritable dictature incarnée par une minorité ». Le parti appelle l’opposition à constituer un nouveau front et réclame un débat national pour la dissolution de l’Assemblée nationale.
« Le Togo paraît une démocratie, alors qu’il n’en est pas une. Il s’agit d’une véritable dictature incarnée par une minorité qui impose constamment sa volonté à la majorité », lit-on dans une déclaration du parti ayant sanctionné les travaux.
Pour soutenir cette position, les FDR indiquent que la liberté de manifestation est quasiment interdite à ce jour au Togo par une loi scélérate adoptée par une assemblée nationale « illégitime ». Le parti affirme également que les partis qui se réclament de l’opposition parlementaire ont été cooptés par le pouvoir.
Paul Dodji Apevon et les siens condamnent la modification constitutionnelle intervenue en 2019. Pour ce parti, le pouvoir a vidé les réformes constitutionnelles et institutionnelles préconisées par l’Accord politique global (APG) de leur substance.
Evoquant la dernière élection présidentielle, les FDR parlent d’une « farce » organisée par une commission électorale « figurative », « une machine à fraudes au profit du candidat du pouvoir ».
« Cette élection, au regard des conditions scabreuses dans lesquelles elle a été organisée, constitue une véritable atteinte à la démocratie et à la souveraineté du peuple togolais. Eu égard à tout cela, nombreux sont les concitoyens qui ne croient plus aux élections et qui pensent qu’il faut recourir à d’autres moyens ; ce qui est dangereux pour notre avenir commun », déclare le parti de Me Apevon.
Au sujet de la décentralisation, elle galvaudée par le pouvoir qui cherche à tout contrôler, selon les FDR.
La justice pour réprimer
Quant à la justice qui reste le dernier rempart des citoyens face aux dérives des gouvernants, les FDR pensent qu’elle est devenue un « instrument de répression aux mains du parti au pouvoir contre toutes voix dissidentes ».
« Alors qu’elle s’est toujours montrée impitoyable à l’endroit des partisans de l’opposition pour des affaires bénignes, notre justice ferme les yeux sur les graves violations des droits de l’homme orchestrées par des miliciens du parti au pouvoir et des éléments des forces de défense et de sécurité. Les poursuites judiciaires engagées contre des responsables de l’opposition qui contestent les résultats de la présidentielle du 22 février 2020 sont la meilleure preuve que notre justice est au service exclusif du parti au pouvoir », martèle le parti de Me Apevon.
Devant cette situation, l’opposition peine à se constituer en une véritable force alternative, déplorent les FDR formulent des recommandations.
D’abord, le parti d’Apevon appelle les forces démocratiques à engager sans tarder une grande réflexion pour identifier sans complaisance les causes de l’échec des différents regroupements, réflexion devant déboucher sur la mise en place d’un front. Ensuite les FDR appellent à un débat national pour la décrispation de la situation politique du pays. Ce débat devra permettre de discuter de toutes les questions d’intérêt national pour déboucher sur la dissolution de l’assemblée nationale actuelle.