La Coalition des 14 partis politiques de l’opposition a rendu compte à la presse mardi de son déplacement effectué lundi à Accra où elle a échangé avec Nana Akufo-Addo, facilitateur de la crise togolaise. Au finish, le regroupement de l’opposition dit maintenir ses manifestations qui doivent démarrer mercredi à Lomé ainsi que dans les localités de l’intérieur du pays. Les leaders de la coalition appellent les populations à sortir massivement pour donner un signal au pouvoir.
Dans la déclaration de la coalition, il ressort qu’au cours de la rencontre avec le président ghanéen, la délégation de la coalition a fait part de ses sérieuses préoccupations concernant l’interprétation erronée que fait le pouvoir de sa volonté de suspendre les manifestations pendant la durée du dialogue.
La même source renseigne que la coalition a soulevé la poursuite par le pouvoir de la préparation du processus électoral, interdit systématiquement des manifestations des syndicats et Organisations de la société civile qui ne sont pas parties au dialogue, des intimidations, des arrestations, du maintien de l’état de siège dans les villes de Mango, Bafilo et Sokodé.
Partant de là, la Coalition des 14 partis de l’opposition a informé le facilitateur de sa décision de maintenir les manifestations prévues à partir de mercredi 11 avril.
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Selon l’opposition togolaise, le facilitateur a indiqué qu’une délégation du pouvoir était venue faire part des préoccupations du Chef de l’Etat togolais, Faure Gnassingbé le 4 avril dernier face au retard pris dans le processus électoral et des conséquences graves que cela pourrait avoir sur les délais constitutionnels fixés pour l’organisation des élections.
« Il s’est dit surpris des faits portés à sa connaissance par la Coalition concernant la poursuite du processus électoral et l’interprétation de la suspension des manifestations comme une interdiction de manifester s’imposant à toutes les couches de la population », lit-on dans la déclaration de l’opposition.
Le regroupement de l’opposition indique que Nana Akufo-Addo a dit avoir pris acte du maintien des manifestations des 11, 12 et 14 avril tout en restant attaché à la logique et à l’esprit du dialogue.
Pas d’indication sur la prochaine séance du dialogue inter-togolais
En ce qui concerne le dialogue, le Chef de file de l’opposition, Jean-Pierre Fabre a déclaré que le facilitateur n’a donné aucune indication au sujet de la prochaine séance du dialogue inter togolais.
M. Fabre a par ailleurs accusé le pouvoir de faire une interprétation fautive de l’engagement de la coalition de suspendre les manifestations. Il annonce que l’opposition entend manifester pacifiquement pour le fait que le facilitateur a promis demander au gouvernement de lever les interdictions.
Pour sa part, la coordinatrice de la coalition de l’opposition a invité les populations à sortir massivement pour donner un signal au pouvoir de Faure Gnassingbé.
« Ces manifestations ont lieu à un moment particulier de notre lutte. Nous avons fait presque deux mois de lutte et le pouvoir n’a donné suite à aucune de nos aspirations notamment la constitution de 1992, le droit de vote de la diaspora, la révision du cadre électoral… », a déclaré Brigitte Adjamagbo-Johnson.
Notons que le gouvernement togolais ne compte pas laisser ces manifestations se faire. Le ministre de l’administration territoriale a indiqué que le gouvernement ne voudrait pas se rendre complice de la violation du règlement intérieur du dialogue qui demande à toutes les parties de suspendre les manifestations pendant toute la durée du dialogue.