Au Togo, pouvoir et opposition n’ont pas la même compréhension de la dernière position adoptée par la Conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) le 16 décembre dernier à Abuja. Si au niveau du gouvernement on estime que l’organisation communautaire a opté pour un dialogue sans médiateur externe, la Coalition de l’opposition relève que la médiation a été plutôt confirmée. Elle accuse le ministre Gilbert Bawara de n’avoir pas dit la vérité sur le sujet et appelle ses partisans à de nouvelles manifestations les 27, 28 et 30 décembre prochains.
Revenant lundi dernier sur la question de la médiation du dialogue togolais, Gilbert Bawara a indiqué que les Chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO ont estimé que la situation au Togo ne nécessitait ni de médiation, ni de facilitation.
« A l’issue de tous les initiatives dans lesquelles se sont investis les présidents ghanéen et guinéen, les Chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO ont estimé que les conditions sont maintenant remplies pour que les togolais engagent un dialogue inter-togolais. La seule chose que la conférence a demandé, non pas aux chefs d’Etat ghanéen et guinée, mais en y ajoutant les présidents béninois et burkinabè, c’est de continuer à suivre la situation au Togo et chaque fois que de besoin, d’aider à surmonter d’éventuels blocages », avait déclaré le ministre de la fonction publique.
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Jeudi, la Coalition des 14 partis politiques de l’opposition a accusé le ministre d’avoir dit des contre-vérités. Elle rassure les populations que non seulement les médiations de la Guinée et du Ghana sont bel et bien confirmées, mais le Bénin et le Burkina Faso ont souhaité les appuyer dans cette mission.
« Les propos du ministre Bawara s’inscrivent dans une coûteuse campagne de communication du régime cinquantenaire qui a démarré avec la récente interview du Chef de l’Etat accordée au journal Jeune Afrique», indique le regroupement qui estime que la démarche vise à minimiser la crise profonde pour écarter le principe d’une médiation externe et décourager les togolais en vue d’affaiblir leur lutte pour maintenir le régime au pouvoir.
La coalition a par la même occasion exhorté le régime togolais à prendre toute la mesure des aspirations profondes des togolais et concrétiser les mesures d’apaisement auxquelles lui-même a souscrit auprès des médiateurs.
D’ores et déjà, le regroupement de l’opposition invite les togolais à prendre d’assaut les rues les 27, 28 et 30 décembre prochains.