Jean-Pierre Fabre n’a pas l’intention de laisser les choses en l’état. Le président de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) accuse le pouvoir de s’offrir une indécence politique avec « la mascarade des législatives et régionales du 29 avril dernier ». Il rejette en bloc les résultats du double scrutin et fait le serment de pourrir la vie au futur président du conseil des ministres du Togo.
Pour M. Fabre, il n’y a pas de raison qu’une personne se lève un beau matin, par-dessus tout décide de rester au pouvoir à vie, dit qu’il n’y aura plus d’élection présidentielle et qu’on doit la laisser tranquille.
« S’il (Faure Gnassingbé, NDLR) pense qu’il peut sauter le verrou de limitation de mandats, s’offrir une présidence à vie parce qu’il est le chef du parti qui a gagné les législatives, il se trompe loyalement. Nous allons lui pourrir la vie », a déclaré le président de l’ANC mardi au cours d’une conférence de presse.
Jean-Pierre Fabre n’abandonne pas la lutte
Dans l’esprit de la nouvelle constitution qui fait passer le Togo d’un régime présidentiel à un régime parlementaire, le pouvoir réside désormais entre les mains d’un Président du Conseil des ministres. Il est le chef du parti majoritaire à l’Assemblée nationale. Ce qui est le cas de Faure Gnassingbé, président de l’UNIR.
Jean-Pierre Fabre trouve que ce changement de constitution fait passer le Togo pour la risée du monde et qu’il est temps d’agir.
« Malgré le sort qui est réservé aux manifestations de nos jours, nous n’allons pas laisser ça. Ce n’est pas possible. S’il pense qu’il n’aura plus d’élections présidentielles au Togo et que nous allons le laisser là-bas, il rêve en couleur », a réitéré l’ancien chef de file de l’opposition.
A propos des législatives et des régionales
Revenant sur les dernières élections législatives et régionales, Jean-Pierre Fabre et son parti politique les considèrent comme « une parodie d’élection ». Le pays, disent-ils, s’est livré à une mascarade électorale, dans un climat de violence.
Ils dénoncent un recensement électoral frauduleux, un découpage électoral discriminatoire, un changement de Constitution par une Assemblée nationale illégitime et illégale dont le mandat a expiré ; le refus d’accréditation d’observateurs électoraux sérieux ; la suspension d’accréditation des médias internationaux, multiples reports de la date des élections, fixée en définitive un lundi, jour ouvrable, une Cour Constitutionnelle de composition illégale rafistolée en pleine campagne électorale ; une Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) en fin de mandat depuis 2021 ; et une Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) dont le mandat a expiré depuis mars 2023.
A cela, Fabre et son ANC ajoutent ce qu’ils considèrent comme des fraudes, des bourrages d’urnes, l’exclusion des délégués et des membres des partis politiques dans les bureaux de vote, des actes de brutalité, des achats de conscience, le vote des étrangers et la falsification des résultats entre autres.
« Le régime poursuivait un seul objectif : faire de ce double scrutin une voie de contournement de la limitation des mandats afin de permettre à Faure Gnassingbé de demeurer au pouvoir ad vitam aeternam. Dans ce sens, le parti au pouvoir a tout mis en œuvre pour que les élections du 29 avril 2024 n’en soient point », lit-on dans la déclaration du parti ayant servi à animer la conférence de presse.
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