Des organisations de la société civile et 19 partis politiques regroupés au sein du Front « Ne touche pas à ma Constitution » appellent les togolais à se mobiliser contre le changement de la constitution. Ils ont tenu mercredi une conférence de presse Lomé. Mais la rencontre a été interrompue par les forces de l’ordre à coup de grenades lacrymogène.
Dans leur déclaration liminaire, les 16 organisations de la société civile et les 19 partis politiques ont clairement exprimé leur opposition au changement de la constitution opéré par les députés « en fin de mandat » dans la nuit du 25 mars dernier.
Au rang des entités politiques composant le front en question, on peut citer la DMP, DMK, UDS-Togo, Les Démocrates, Gamessou, ADDI, CAR, Parti des Togolais. Pour le front, le changement de la constitution est « une trahison des élites dirigeantes du pays ».
« Nous, leaders politique et de la société civile, uni sous la bannière “Toute Pas à ma Constitution”, lançon un appel solennel à l’unité dans la résistance à tous les fils et toutes les filles de notre salon où qu’il se trouve à travers le monde sans considération de leur appartenance politique », a déclaré Gnimdewa Atakpama, délégué national au Parti des Togolais.
Le front appelle ainsi les agents de la fonction publique, les membres des corps constitués, les membres du corps judiciaire, les professions libérales, les religieux, chefs traditionnels, syndicats, toute la population togolaise à répondre à son appel à la mobilisation.
Un front pris à partie par des agents de sécurité
Pour l’heure, aucune action n’est dévoilée. Ces partis politiques et associations prévoient de dérouler leurs actions dans les jours à venir avec pour objectif d’arriver à une unité efficace.
Juste après la déclaration, les forces de l’ordre et de sécurité ont fait irruption au siège du parti ADDI où se déroulait la conférence de presse. Elles accusent le Front « Ne touche pas à ma Constitution » de n’avoir pas reçu d’autorisation pour la rencontre avec les médias.
Les agents ont d’abord contraint tout le monde de quitter la salle et ont ensuite barricadé les rues du lieu où se déroule la rencontre. Ils ont finalement fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser les petits rassemblements remarqués dans les environs.
Notons que la conférence de presse avait été initialement prévue au Centre culturel Loyola. Mais l’endroit a été bouclé tôt le matin par les forces de sécurité. C’est alors que les organisateurs ont décidé de se replier au siège du parti ADDI.