Des universitaires du Togo attaquent la mauvaise gouvernance administrative. Pour eux, la corruption, le passage illicite des marchés publics, le viol de la loi et l’impunité ne doivent plus avoir droit de cité au Togo afin d’éviter qu’il y ait un Etat de nature. Pour cela, le département de philosophie de l’Université de Lomé a organisé vendredi une conférence sur l’Ethique et la bonne gouvernance administrative. Des solutions éthico-politiques à un désordre social ont été identifiées.
La conférence a été organisée de concert avec le Laboratoire d’Histoire, Philosophie et Sociologie des Sciences et Technologie (HIPHIST) et le Laboratoire d’Analyse des Mutations Politico-juridiques,
Elle a été animée par le professeur Komi Kouvon de l’Université de Lomé avec la modération de Komlan Aziale venu de l’université de Kara.
Selon le conférencier, on ne peut comprendre l’administration qu’à partir des fonctions éthiques de l’Etat moderne. Ces fonctions sont relatives à la formation des citoyens à l’universalité de la loi, de la volonté générale. Permettre à ce que cette loi soit incarnée dans la réalité, dans le social et dans l’économie.
Prof Kouvon est arrivé à la conclusion selon laquelle l’administration est la condition de la possibilité de la réalisation des fonctions éthiques de l’Etat moderne. Pour ce fait, il faut que l’administration soit juste, efficace, équitable et transparente.
« Pour parvenir, il faut d’abord qu’il y ait la bonne gouvernance politique centrée sur l’intérêt général » a-t-il précisé.
Parallèlement, le conférencier assure que dès que l’intérêt général est perdu de vue et que l’intérêt particulier devient l’horizon de l’action, on est dans un désordre social. Ce qu’il désigne par l’Etat de nature.
« Pour sortir du désordre social, il faut compter sur quelques solutions éthico-politiques qui commencent d’abord par la bonne gouvernance politique. Qui parle de bonne gouvernance politique parle des institutions fortes, d’engagement des citoyens et de l’amour pour la patrie. Ce n’est qu’à ces conditions là que nous pouvons espérer une bonne gouvernance administrative ou la culture de l’intérêt général qui devient la loi », a enseigné Prof Komi Kouvon.
Une sortie justifiée des universitaires
D’après les organisateurs, cette conférence fait suite au constat selon lequel la mauvaise gestion administrative règne en maître au Togo. Il s’agit alors de poser le problème et d’y trouver les solutions.
« Le constat c’est ce que nous constatons tous. La mauvaise gouvernance administrative et ses différentes formes c’est-à-dire la corruption, le passage illicite des marchés publics, le viol de la loi, et l’impunité. Voilà le constat qui nous a amené à parler de la bonne gouvernance ancrée dans les valeurs éthiques », ont-ils expliqué.