Les leaders du SET – Syndicats des Enseignants du Togo – arrêtés en début de week-end sont déposés en prison. Le procureur de la République ayant décerné lundi un mandat de dépôt contre eux. C’était suite à leur passage devant le 2è substitut du Procureur et le doyen des juges. Ils sont poursuivis pour incitation des élèves à la révolte et complicité.
Les sieurs Bayamina, Kossi Kossikan et Joseph Toyou respectivement secrétaire régional maritime, secrétaire général adjoint et secrétaire régional Savanes du SET ont été arrêtés vendredi et déposés au Service central de recherche et d’investigation criminelle de la gendarmerie nationale (SCRIC). Ils ont été interpellés au même moment que Folly Folivi, l’informaticien qui s’occupe notamment de l’édition des cartes de membre du Syndicat.
Ils ont été présentés lundi au doyen des juges qui leur a notifié les charges retenues contre eux.
Selon des sources proches du bureau national du SET, ces enseignants qui ont été arrêtés dans la maison de l’informaticien sont accusés d’avoir incité les élèves à la révolte par des promesses et des menaces entre autres. Folly Folivi quant à lui est accusé de complicité.
« Il est reproché aux responsables du SET d’avoir sur le territoire, courant mars 2022, en tout cas depuis temps non couvert par la prescription, ensemble et de concert, incité les élèves et autres personnes à la révolte, par des promesses, menaces, ordres où tous signes de ralliement. Faits prévus et punis par les articles 47 et 495-3 du nouveau code pénal », a-t-on appris du côté de la justice togolaise.
Les mêmes sources précisent que l’informaticien est poursuivi pour complicité de ces faits reprochés aux enseignants.
Les leaders du SET dénoncent une intimidation
Le SET est une organisation syndicale créée en 2020. Déclaré illégale par le gouvernement qui ne reconnaît toujours pas son existence, le syndicat est à l’origine des mouvements de grève qui secouent le secteur éducatif togolais ces jours-ci.
Presque tout le mois de mars dernier a été perturbé par des débrayages. En réaction, Gilbert Bawara, le ministre en charge de la fonction publique a exclu 146 enseignants de la fonction enseignante.
Le ministre avait indiqué que l’arrestation de ces membres du syndicat n’a rien à avoir avec la crise éducative.
« Ces interpellations n’ont rien à avoir avec l’actualité du secteur éducatif; l’informaticien est recherché pour fabrication de faux documents », avait déclaré Gilbert Bawara au micro de RFI.
Au SET, on voit derrière ces arrestations, une stratégie pour pour freiner le mouvement de revendication.
« Mais nous sommes déterminés. Les enseignants ont besoin de meilleures conditions de vie et de travail», affirme Mawouegna Kokou, secrétaire général du syndicat.