Une affaire de liquidation des biens du défunt Augustino de Souza divise les héritiers. Plus de 60 ans après le décès de ce patriarche, issu de la bourgeoisie foncière et commerçante afro-brésilienne, toutes les tentatives pour le partage de l’héritage n’ont jamais abouti. Même la justice togolaise à qui l’affaire est confiée depuis 20 ans est devenue une partie du problème.
La situation est dénoncée par Georges Kavegue, représentant de la lignée Elisabeth Ablawa Gan De Souza, au sein de la succession Augustino De Souza. Pour ce descendant d’Augustino de Souza, certains membres de la famille, pour des raisons incompréhensibles ont décidé de prendre en possession les biens. Ce qui est interdit par la loi.
Selon le plaignant, il s’agit d’un ensemble de biens matériels évalué à 10 milliards de FCFA et qui normalement doit être partagé aux 29 enfants du patriarche. Mais 5 parmi les bénéficiaires ont la main mise sur l’essentiel de l’héritage. Georges Kavegue estime que les personnes en question sont en complicité avec des juristes qui normalement sont censés trancher l’affaire.
« C’est une affaire de famille qui dure d’environ 60 ans, après le décès d’Augustino De Souza. Certains membres de la famille en collision avec des notaires et la corruption de quelques juges, empêchent l’application de la loi. Ni l’Etat, ni le gouvernement ne profitent de ça, la politique n’a rien à voir avec ce problème qui se pose à nous. Ce sont mes oncles et mes tantes qui ont décidé de prendre des biens qui ne leur appartiennent pas, acte pour lequel ils ont été condamnés par la justice, une décision contre laquelle ils n’ont jamais interjeté appel ou formé de pourvoi en cassation mais continuent d’agir de façon à ce que le partage ne puisse pas se faire », a laissé entendre l’arrière-petit-fils de l’aïeul De Souza.
Partage des biens d’Augustino de Souza
Le plaignant souhaite que la justice se fasse et que la reddition des comptes indispensables soit faite, conformément à ce que prévoit la loi togolaise. Il indique que puisque la décision a été déjà prise de partager, il est urgent de procéder ainsi.
« Quand on a le sentiment que malgré les efforts communs pour faire comprendre à ses propres frères ce qui n’est pas bien pour faire les choses de manière équitable et égale. Quand on se heurte à des difficultés où on prend un avocat et que malgré le fait de choisir un ou plusieurs avocats, on n’arrive toujours pas à obtenir les solutions justes, on se dit à un moment donné que ce qui reste, c’est la pression populaire », a-t-il lancé.
M. Kavegue fait savoir que des cousins sont aujourd’hui des locataires alors qu’ils sont co-indivisaires d’une succession évaluée à plusieurs milliards de francs CFA. Il jette ainsi le tort à des juges et des notaires qui, selon lui, pensent qu’ils sont au-dessus des lois et que personne ne peut rien leur faire.
« Des décisions iniques sont prises dans les bureaux et après, plus personne ne sait ce qu’il se passe. Les justiciables subissent les conséquences. S’il n’y a pas de parents qui ont décidé de garder tout ou partie des biens pour eux et rien pour les autres, ceux-ci n’auraient pas à en juger. Si le juge s’est dit qu’il était là juste pour dire le droit, on ne serait pas arrivé là », a exposé Georges Kavegue.
Il faut noter que Pa Augustino de Souza, est considéré comme l’autre père de l’indépendance du Togo. A ce jour, seuls 2 parmi ses 29 enfants sont encore en vie.
On compte aujourd’hui environ 150 ayants droits des biens matériaux du patriarche, notamment des maisons et boutiques louées au grand marché de Lomé.
Cette sortie de l’héritier faite suite à celle faite la semaine dernière par le président de la Cour suprême du Togo, Abdoulaye Yaya. Le président du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) a dénoncé la propension de magistrats gourmands et malhonnêtes à prendre en otage la justice togolaise.