Le Front citoyen Togo debout (FCTD) a réussi à tenir dimanche à Lomé son meeting contre la nouvelle constitution. Le texte constitutionnel voté en 2e lecture le 19 avril dernier par l’Assemblée nationale sortante continue d’essuyer des critiques au sein de la société civile. A l’occasion, Prof David Dosseh a lancé un appel à tous les togolais.
C’est le premier meeting que Togo Debout a pu tenir depuis les trois dernières années. Les précédentes tentatives ayant rencontré le refus systématique des autorités togolaises. Et au cœur de cette manifestation se trouvait la nouvelle constitution qui fait passer le Togo d’un régime semi-présidentiel à un régime parlementaire.
Le meeting du FCTD a mobilisé plusieurs personnalités politiques et de la société civile. On a enregistré la participation notamment de Me Dodji Apevon et de Me Zeus Ajavon. Ce Professeur de droit à la retraite a estimé qu’il y a eu des violations constitutionnelles et légales dans le processus de changement de la Constitution actuellement en vigueur.
Sur la nouvelle constitution
« Dans la façon dont ils ont changé la constitution, il y a plusieurs violations. Premièrement, il y a un article du code électoral qui dispose qu’à 60 jours de la fin du mandat des députés, doivent se tenir de nouvelles élections législatives. Aucun texte ne parle du report des élections par le président de la République », a-t-il lancé.
De plus, le constitutionnaliste devenu avocat après sa retraite a noté que le manque de la tenue des élections législatives dans les délais prescrits par la Constitution et le code électoral est une « forfaiture » de la part du pouvoir togolais.
Sur le principe de changement de la constitution elle-même, l’ancien coordonnateur du Collectif Sauvons le Togo (CST) croit fermement que « Si on doit changer de régime, il doit y avoir un référendum ».
« Ce n’est pas à l’assemblée de changer la constitution. Même pour changer la façon d’élire le président, il faut un référendum », a martelé Me Zeus Ajavon.
Le syndrome d’hubris
Se prononçant à l’occasion du meeting, Prof David Dosseh a quant à lui indiqué que les tenants du pouvoir sont atteints du « syndrome d’hubris ». Cette pathologie se caractérise par une confiance excessive avec un sentiment de toute-puissance. Selon lui, les personnes atteintes se surestiment en permanence, ont toujours l’impression d’avoir raison, sont intolérantes à la contradiction et ne se remettent jamais en cause.
« Ce qui se passe dans notre pays démontre que le pays est malade et il faut que la population se lève, sinon de graves choses arrivent », a lancé le premier responsable du Front citoyen Togo Debout.
L’engagement de Togo Debout
Le professeur en médecine dit savoir le traitement qu’il faut pour le cas togolais. Prof David Dosseh appelle les togolais à œuvrer pour réaliser l’alternance dans le pays en 2025, indépendamment du nouveau texte constitutionnel.
« La nouvelle constitution peut être promulguée. Mais, lentement, de façon résolue, l’objectif est clair, toutes les forces vives sont invitées à s’inscrire dans le sillage. Organisons-nous pour qu’en 2025, les Togolais aussi connaissent l’alternance. On va voter pour un nouveau président en 2025 et le président Faure Gnassingbé va remettre le relais à son successeur », a déclaré Prof Dosseh.
Pour le Front citoyen Togo Debout, le meeting tenu à Bè-Kodjindji est une première action contre la nouvelle constitution. L’organisation de la société civile annonce d’autres manifestations dans les prochains jours pour obtenir le maintien de la Constitution de 1992.
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