La conférence internationale sur l’engagement parlementaire avec les jeunes et les organisations de la société civile dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent appartient à l’histoire. La rencontre tenue à Lomé les 19 et 20 janviers a permis de prendre plusieurs résolutions. Les parlementaires et les acteurs de la société civile ont proposé de repenser toute la politique relative à la jeunesse.
Seini Oumarou, Président de l’Assemblée nationale du Niger, lors de son intervention a estimé que la jeunesse est un facteur important à prendre en compte dans la lutte contre le terrorisme.
Prendre en compte les préoccupations des jeunes
« Ceux qui portent les armes contre nos compatriotes sont des individus à la fleur de l’âge. S’ils ne sont pas à l’origine du phénomène, ils en sont le bras armé. C’est pourquoi nous pensons qu’il faut proposer aux jeunes de vraies alternatives, en les impliquant à tous les niveaux. À cet égard, l’expérience nigérienne, reposant sur la création d’un Conseil national de la Jeunesse, peut faire école », a-t-il déclaré.
M. Oumarou assure que « les jeunes, fédérés à travers ce conseil se sentent davantage considérés et responsabilisés sur toutes les questions les concernant ».
« Ce conseil a aujourd’hui acquis suffisamment de visibilité pour devenir progressivement l’interlocuteur aussi bien écouté par le Gouvernement que par l’Assemblée nationale pour toutes les problématiques se rapportant à la jeunesse », a-t-il précisé.
Dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, il est également proposé de doter les populations des moyens d’assurer aux enfants une éducation adaptée aux besoins des sociétés.
Une bonne éducation contre le terrorisme
Concernant les déscolarisés et les jeunes ruraux, l’honorable Oumarou pense qu’il faut que des investissements massifs soient faits pour développer davantage des filières d’entrepreneuriat adaptées à leur condition, avec vocation à réduire l’inactivité et donc la vulnérabilité de la jeunesse.
« L’objectif, ce faisant, est de réduire les conditions qui conduisent les jeunes au désespoir qui les pousse à des extrémités fâcheuses pour leurs communautés et pour l’État », dit-il.
Aussi, élus des peuples trouvent nécessaire de revisiter tous les curricula scolaires avec un recentrage sur les réalités économiques et sociales.
« L’autre action immédiate qui pourrait concourir à faire de la jeunesse un paravent contre le terrorisme, consiste à incorporer aux Forces de Défense et de Sécurité des jeunes résidant aux abords de la ligne de front. Une expérience qui s’est révélée concluante au Niger, face à Boko Haram, dans la région de Diffa », a ajouté le Représentant de la Présidence du Comité interparlementaire du G5 Sahel.
Rappelons que la conférence de Lomé est une initiative conjointe du Bureau des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme (UNOCT) et l’Assemblée nationale du Togo. L’activité a bénéficié de l’accompagnement de l’Union parlementaire africaine, le Comité interparlementaire du G5 Sahel et le Conseil de la Choura de l’Etat du Qatar.