Au Tchad, des tirs nourris ont été entendus près du palais présidentiel mercredi. Malgré des pertes en vies humaines, la situation est sous contrôle, à en croire les autorités tchadiennes. Le dispositif sécuritaire a été rapidement renforcé autour du palais à NDjamena. Pour l’heure des questions fusent sur la nature de l’attaque.
Les coups de feu ont commencé quelques heures après l’entretien du maréchal Mahamat Idriss Itno Deby, le chef de l’Etat tchadien avec le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Li. Précisément de 20h à 21h heure locale.
Le récit des faits selon le gouvernement
Se prononçant un peu plus tard dans la soirée sur la situation à la télévision nationale, le ministre des Affaires étrangères et porte-parole du gouvernement, Abderrahmane Koulamallah, a signalé que les échanges de tirs ont fait 19 morts, dont 18 parmi les assaillants.
On compte aussi 6 blessés. Selon lui, il s’agit d’un commando, dont il n’a pas précisé l’identité, qui comptait 25 personnes.
« Ils sont arrivés à bord d’un véhicule de marque Dyna, a-t-il confié, et leur véhicule a semblé être en panne devant la présidence, ils sont descendus de façon violente et ils ont poignardé les quatre gardes qui étaient présent, et tué un, en suite ils ont pénétré à une courte distance à l’intérieur de la présidence », a détaillé Abdourahmane Koulamallah.
Le porte-parole du gouvernement tchadien a écarté la piste terroriste, et précisé que les assaillants n’avaient aucune arme à feu.
Qui en veut au Tchad ?
Le 5 janvier 2023, le gouvernement tchadien avait affirmé avoir interpelé, le 8 décembre 2022, 11 officiers et un militant connu des droits de l’Homme, Baradine Berdei Targuio, présenté comme le cerveau d’une « tentative de déstabilisation » de « l’ordre constitutionnel » et « des institutions de la République ».
Ces personnes avaient été détenues dans la prison de haute sécurité de Koro Toro, à 600 kilomètres de N’Djamena. Condamnées à 20 ans de prison, elles avaient été graciées par le président Mahamat Idriss Deby.
Plus tôt dans la journée de mercredi, quelque 70 soldats français et environ 8 tonnes de marchandises ont quitté Ndjamena dans le cadre du retrait des troupes du pays.
L’ancienne colonie française abritait les dernières bases militaires françaises dans la région du Sahel, mais à la fin du mois de novembre de l’année dernière, le Tchad a mis fin aux accords de défense et de sécurité avec Paris. Un millier de militaires français étaient stationnés dans le pays et sont en cours de retrait.
Le Tchad paie-t-il pour sa réplique à Emmanuel Macron ?
L’attaque de ce mercredi a eu lieu au lendemain de la sortie du président français Emmanuel Macron. L’ancien maître colonial du Tchad, la France a critiqué des dirigeants africains qui ont décidé de mettre fin au pacte de défense avec la France.
Une sortie à laquelle le gouvernement tchadien a réagi au quart de tour en qualifiant de méprisante, l’attitude d’Emmanuel Macron envers les Etats africains en général et envers le Tchad en particulier.
« M. Macron a déclaré que les dirigeants africains avaient oublié de remercier la France pour son aide dans la lutte contre le terrorisme. Le Tchad a répondu par un communiqué et le président Deby a également répondu hier, ce qui a déclenché une véritable tension entre les deux présidents », a commenté un habitant de N’Djamena dans le feu de l’action, selon un journal local.
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