Après les graves dommages causés à l’environnement et aux habitations à Dévégo, la société Samaria déploie ses engins à Tamany. Depuis près de 2 semaines, la tranquillité des populations de cette localité est perturbée par cette affaire d’exploitation de sable. Et aux inquiétudes des habitants, les chefs Samedi de Baguida et Togbui Agbavito de la localité répondent avec intimidations et menaces.
La localité de Tamany se trouve dans les encablures du fleuve Zio, au nord-est du canton de Baguida. Contrainte de quitter la localité de Dévégo, la société Samaria s’est permis de s’y déplacer pour continuer l’extraction de sable.
L’action a démarré tambour battant tout près des habitations. Les imposantes machines raclent et creusent à longueur de journée sur la berge de la rivière Zio longeant Tamany.
Ces travaux dits préliminaires censés préparer le terrain à l’exploitation proprement dite avaient démarré dans un flou total : aucune information à la population qui, légitimement, s’inquiète de possibles impacts sur les habitations.
Mais à ces craintes, le chef canton de Baguida Togbui Samedi, et le chef quartier de Tamany, Togbui Agbavito, répondent par des intimidations et des menaces. Pour des raisons qui échappent encore à toute compréhension.
En effet, le 19 février dernier, Togbui Agbavito convoque les riverains du site d’exploitation à une réunion d’information au palais royal, en présence, notamment de Togbui SAMEDI et d’un représentant de Samaria, un certain Athanase Agbemadon. Dans son intervention, ce dernier indique que la société Samaria a un permis d’exploitation délivré par l’Etat togolais, sur une zone du canton de de Baguida comprenant Dévégo et Tamany. Pour M. Agbemadon, la société exerce ses activités en toute légalité.
Fusent alors de multiples questions de l’assistance. On répondra aux habitants que la réunion d’information a été prévue avant le démarrage des travaux. Qu’une étude d’impact environnemental a été réalisée par l’Agence Nationale de Gestion de l’Environnement (ANGE) dans la zone d’exploitation et qu’il n’y aura aucune crainte de dommages. En plus, on promet que Samaria va verser à la mairie 0,75% de ses recettes et fera des réalisations sur la base du volontariat.
Mécontentement des habitants de Tamany
Des réponses qui n’ont pas convaincu les populations de Tamany. S’en étaient suivi d’échanges houleux entre les riverains, la chefferie et le représentant de Samaria.
Togbui Samedi quitte les lieux. Togbui Agbavito se retrouve seul avec le personnel de sa chefferie à gérer la colère des riverains. Il tentera à plusieurs reprises de mettre fin à la réunion. Il lâchera finalement aux mécontents : « Que vous le vouliez ou non, le gouvernement a déjà pris sa décision ; l’exploitation aura lieu ! ».
Deux jours avant cette réunion d’information, une délégation de riverains se rend chez Togbui Agbavito pour avoir des informations sur les travaux d’exploitation qui venaient de démarrer. Le lendemain, Togbui Samedi a envoyé le lendemain, un émissaire avec son sceptre, convoquant les riverains à son palais. Un acte hautement symbolique visiblement destiné à créer la panique et à dissuader.
Le chef défend aux habitants de Tamany de tenir des réunions entre eux. Il met alors en garde contre toute tentative de regroupement. Pour sa part, le chef Agbavito va plus loin dans l’intimidation menaçant de dénoncer les « les participants à la réunion de concertation comme étant des terroristes ». Ils auraient « tous les problèmes de ce monde », avait-il affirmé.
Une posture de chefferie traditionnelle qui n’a d’autres buts que d’étouffer toute velléité de protestation contre la société Samaria que les habitants de Tamany n’ont aucune envie de sentir.
Le ministère de l’administration territoriale, de la décentralisation et du développement des territoires et celui en charge de l’environnement sont invités à prendre en charge ce dossier et à répondre aux inquiétudes des habitants de Tamany.