La réunion du Conseil exécutif de l’Union Africaine s’est ouverte jeudi en prélude au sommet de Lomé sur la sécurité et la sûreté maritimes et le développement en Afrique. Les travaux auxquels prennent part le ministre togolais des affaires étrangères, Robert Dussey, la présidente de la Commission de l’Union Africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma et Moussa Faki Mahamat, le président dudit Conseil permettront d’examiner une nouvelle fois le projet de charte de Lomé.
A l’ouverture, le Chef de la diplomatie togolaise, Robert Dussey a indiqué que l’objectif du sommet était de repositionner l’Afrique dans sa quête de paix et de développement durables avec en toile de fond, la sécurité, la sûreté et l’exploitation judicieuse des espaces et ressources maritimes.
Le professeur Dussey a souligné que les mers et les océans qui entourent le continent constituent l’exemple type de ressources naturelles aux multiples potentiels à mettre au service du processus de développement du continent.
« Renoncer à un tel atout de développement, l’abandonner aux mains des pirates et des narcotrafiquants et autres trafiquants de tous genres, se désengager des responsabilités qui sont les nôtres en termes de protection des espèces maritimes et des ressources naturelles dont il regorge, reviendrait à freiner notre élan vers un progrès qui assure le bien-être de tous et de chacun », a déclaré Robert Dussey.
Sécuriser les eaux africaines pour utiliser les ressources marines
Plus de 90% des importations et des exportations de l’Afrique se font par voie maritime. Mais l’Afrique ne tire pas de profit de ce commerce en termes d’emplois, selon la présidente de la Commission de l’Union Africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma. Moins de 1% des marins sont africains et environ 1,8% des navires sont détenus par les africains, a-t-elle déploré.
Le secteur représente 1000 milliards de dollars chaque année et offre de milliers d’opportunités d’emplois. Mme Zuma appelle les compagnies à créer des emplois pour la jeunesse africaine et invite les pays africains à mener des actions devant permettre d’exploiter les ressources maritimes. Ces pays doivent réclamer leurs droits sur la mer afin de faciliter le développement de l’économie bleue.
Pour ce faire, la responsable de l’Union Africaine insiste sur la nécessité de sécuriser l’espace maritime africain contre les crimes en haute mer notamment la piraterie, les trafics de stupéfiants, la pêche illicite, etc.
La Charte Lomé pour croire en l’avenir de l’Afrique
Les ministres examinent au cours de cette réunion le projet de Charte de Lomé. Sur ce sujet, le Chef de la diplomatie togolaise pense que les déclarations de bonnes intentions et les discours ne suffiront plus à cette étape. Il estime qu’il est temps pour l’Afrique de surpasser la volonté, dépasser le cadre de la simple intention et poser des actes forts qui soient le ciment de toutes les actions à mener en faveur de la sécurité et de la sûreté des espaces maritimes.
« L’Adoption par la Conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Africaine de la Charte sur la sécurité et la sûreté maritimes et le développement en Afrique sera un pas décisif et une raison suffisante de croire en l’avenir de notre continent », estime le professeur Dussey.
De son côté, Moussa Faki Mahamat, le président du Conseil exécutif de l’UA annonce que la Charte sera un instrument devant faciliter la mise en commun des moyens, la mise en place des mécanismes de coordination et de surveillance, l’établissement d’un cadre de lutte contre les menaces pesant sur l’espace maritime, la promotion du commerce, l’exploitation des potentialités du domaine maritimes, la création de richesse et d’emplois.