Abuja accueille depuis mardi la 43ᵉ réunion ordinaire du Comité des Chefs d’État-Major des armées des pays membres de la CEDEAO. Pendant trois jours, les hauts responsables militaires examineront l’évolution de la situation sécurité régionale, marquée par la montée du terrorisme et les conséquences du retrait du Burkina Faso, du Mali et du Niger de l’organisation.
L’agenda de cette rencontre sur la sécurité régionale est particulièrement chargé. Les participants évoquent l’évaluation des recommandations issues de la 42ᵉ réunion ordinaire tenue le 7 août 2024 à Abuja. Ils procèdent à l’analyse des défis logistiques, notamment le fonctionnement du dépôt militaire de Lungi en Sierra Leone. Sans oublier l’examen des implications du départ du Burkina Faso, du Mali et du Niger, trois pays clés dans la lutte antiterroriste.
De même, ils font le suivi des missions de la CEDEAO en Gambie et en Guinée-Bissau, cruciales pour la stabilité régionale. Enfin, la réunion se penche sur le renforcement de la Brigade antiterroriste de la Force en attente de la CEDEAO, afin d’améliorer la réactivité face aux menaces djihadistes.
Une réunion stratégique sur la sécurité régionale
Dans son discours d’ouverture, Mohammed Badaru Abubakar, ministre nigérian de la Défense, a insisté sur l’urgence d’une coopération militaire renforcée face aux défis sécuritaires croissants en Afrique de l’Ouest. Il a plaidé pour une mutualisation des ressources et une meilleure collaboration entre les armées nationales.
De son côté, Abdel-Fatau Musah, Commissaire aux Affaires politiques, à la Paix et à la Sécurité de la CEDEAO, a mis en garde contre la montée en puissance des groupes armés terroristes (TAG) et des réseaux criminels transnationaux. Pour lui, la reconfiguration du paysage politique régional après le départ des trois États sahéliens impose une réflexion sur l’architecture de défense de l’organisation régionale.
Le général Christopher Musa, chef d’état-major des armées du Nigeria et président du Comité des Chefs d’État-Major de la CEDEAO, a quant à lui rappelé l’engagement des forces armées de la région pour préserver la paix et la gouvernance démocratique. « Les défis sécuritaires constituent une menace qui inclut le terrorisme et le crime organisé. Il est impératif d’y répondre avec une stratégie régionale efficace », a-t-il déclaré.
Un soutien matériel au secteur de la défense
Participent à cette 43ᵉ réunion ordinaire, les chefs d’état-major des armées des États membres, accompagnés de leurs chefs des opérations. Sont également présents : le général de brigade Mactar Diop, Chef d’État-Major de la Force en attente de la CEDEAO ; Dr. Cyriaque Agnekethom, Directeur du Maintien de la Paix et de la Sécurité Régionale de l’organisation communautaire ; et des experts en politique, paix et sécurité de l’organisation régionale.
En marge de cette réunion cruciale pour la sécurité régionale, la CEDEAO a procédé à un don important de matériel informatique au National Defence College du Nigeria. Créée en 1992, cette institution est une référence en matière de formation stratégique des officiers supérieurs et joue un rôle clé dans la préparation aux opérations de maintien de la paix en Afrique de l’Ouest.
Cette réunion d’Abuja s’inscrit dans un contexte géopolitique complexe, marqué par l’instabilité grandissante au Sahel, les tensions entre la CEDEAO et l’Alliance des États du Sahel (AES), ainsi que la nécessité pour l’organisation régionale de redéfinir son rôle militaire après les récents bouleversements.
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