Les 50è assises de l’Union de la Presse Francophone (UPF) ont officiellement démarré mardi à Dakar. Les travaux ont été lancés par le président sénégalais, Macky Sall en présence de l’ancien président du Cap-Vert. Lors de la conférence inaugurale, Jorge Carlos de Almeida Fonseca a invité les gouvernants à promouvoir les médias libres pour la paix et la sécurité en Afrique.
Selon l’ancien président cap-verdien, le journalisme rime toujours avec liberté, que ce soit en période de paix ou au milieu d’un conflit armé. Il ne peut y avoir de journalisme sans liberté, son engrais propulsif qui favorise également le pluralisme d’expression.
« Aucune société ne peut se développer sans avoir des hommes et des femmes libres. Les médias ont le pouvoir de former et d’influencer l’opinion publique, de représenter le scrutin et une instance informelle de contrôle des pouvoirs en démocratie, de façonner des narratifs, d’inciter à la peur, à l’instabilité ou à la paix. Ce pouvoir doit être utilisé – avec responsabilité – par les professionnels de l’information » a ajouté M. Fonseca.
Dans le même ordre d’idées, il affirme que c’est une illusion de croire et de considérer que la paix et la sécurité en Afrique peuvent être obtenues en érigeant des autocraties ou des régimes dictatoriaux. Rien de plus faux.
« Seule la presse libre – et non pas la presse compromise ou déguisée en commissariat politique – doit être l’instrument de la lutte pour la liberté et la démocratie. Doit être un instrument pour la paix et la justice. Et enfin, un instrument pour le progrès de tous », a conclu Jorge Carlos de Almeida Fonseca dans sa conférence inaugurale.
Promouvoir des médias libres mais à quel prix ?
A l’ouverture des travaux, Macky Sall s’est réjoui du fait que le Sénégal soit de nos jours un pays où la liberté de la presse est garantie.
Cependant, le président sénégalais a rappelé qu’autant les gouvernants ont des responsabilités envers la presse libre, autant les journalistes doivent se montrer professionnels dans l’exercice de leur fonction.
« Aujourd’hui comme hier, le respect de la vérité des faits et de la vie privée, l’obligation de rectification immédiate en cas de publication d’information inexacte, l’interdiction de calomnier, de diffamer et d’inciter à la haine restent des exigences intangibles qui accompagnent et valorisent le métier de journaliste », a martelé M. Sall.
Le chef de l’Etat sénégalais a déploré le fait que partout dans le monde, il arrive une minorité de médias qui attisent le feu, incitent à la violence et à la haine, excitent des foules et alimentent des conflits, jusqu’au génocide. A cela s’ajoutent la frénésie du déballage et des fake news diffusés à grands débits.
« Quand on s’affranchit des normes, il n’y a plus de limites ; et quand il n’y a plus de limites, c’est notre humanité commune qui est en danger », s’est-il désolé.
Les 50è assises de l’UPF
Les 50è assises sont placées sous le thème « Médias-Paix –Sécurité ». Elles réunissent journalistes, éditeurs, dirigeants de médias et experts venant de 43 pays francophones. Le Togo y est représenté par une délégation de 6 personnes membres de l’UPF.
Du 09 au 11 janvier, ils réfléchissent, débattent et échangent autour des grandes questions qui intéressent le développement de leur profession.
« Il nous faudrait retenir, qu’être détenteur d’une carte de presse ne permet pas de tout dire ou tout faire », a précisé Madiambal Diagne, président de l’UPF international dans son allocution de circonstance.