Les pays les moins avancés (PMA) sont une catégorie de pays créée en 1971 par l’Organisation des Nations unies, regroupant les pays socio-économiquement les moins développés de la planète. 50 ans après la création de cette catégorie, l’heure est au bilan. Le 8 décembre dernier, une réunion de haut niveau s’est tenue sur le thème « Cinquante ans de Pays moins avancés : logique et impact d’un traitement international différencié ». Elle intervient en prélude à la 5e Conférence des Nations unies sur les Pays les moins avancés (PMA). Sandra Johnson, la ministre secrétaire générale de la Présidence togolaise a représenté le Togo lors de cette rencontre et a formulé des propositions en faveur des PMA.
Cette rencontre internationale a été initiée par la Fondation pour les études et recherches sur le développement international (Ferdi) et le Bureau du Haut Représentant des Nations unies pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits Etats insulaires en développement (UN-OHRLLS) en collaboration avec la France et l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
A l’occasion, Sandra Johnson a exposé les principaux axes de développement déclinés dans le Plan national de développement (PND) et la Feuille de route gouvernementale (2020-2025), conformément à la vision du chef de l’Etat Faure Essozimna Gnassingbé de « faire du Togo un Pays de cohésion et de paix, et une Nation moderne avec une croissance économique inclusive et durable ».
La Secrétaire générale de la Présidence togolais intervenait dans le panel de haut niveau portant sur « la réduction des handicaps structurels hier, aujourd’hui et demain ». Ce panel a été animé avec Rebeca Grysnpan, Secrétaire générale de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED), Jean-Marie Paugam, Directeur général adjoint de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), Ragnheiður Elín Árnadóttir, Directeur du centre de développement de l’OCDE, Aïchatou Boulama Kané, Ambassadrice du Niger auprès de la France et Elliott Carlton Harris, Chef économiste au Département des affaires économiques et sociales (UN DESA).
Sandra Johnson a mené des réflexions autour de la thématique « Dans quelle mesure l’appartenance à la catégorie PMA a-t-elle permis de réduire les handicaps structurels des PMA et comment les mesures de soutien international peuvent-elles être améliorées ? »
Mme Johnson plaide pour les PMA
Dans son développement, Mme Johnson a présenté les avancées contrastées des Pays les moins avancés (PMA) au cours des dernières années. Elle a fait remarquer que ces Etats sont caractérisés non seulement par une augmentation de la production de richesses et du Produit intérieur brut (PIB), mais aussi par une vulnérabilité et un ralentissement des progrès en matière de transformation structurelle et de capacité productive.
Evoquant le cas du Togo, elle a noté que le niveau de l’indice de développement est passé de 0,46 en 2010 à 0,51 en 2020. Le cadre macroéconomique du pays a été stabilisé et le climat des affaires a été sensiblement amélioré.
Ce qui a contribué à une croissance soutenue avec un taux passant de 5% en 2018 à 5,5% en 2019 portée par le secteur agricole, l’industrie extractive et le commerce. L’indice du capital humain a également connu une amélioration, dans les secteurs sociaux notamment la santé, la sécurité alimentaire et la scolarisation. Il en est de même pour l’indice de pauvreté qui est passé de 61,7% en 2006 à 45,5% en 2018.
Le Togo a fait des prouesses en matière d’employabilité des jeunes. Le taux d’emploi moyen estimé à 77,7% sur la période 2000 à 2018, est largement supérieur à la moyenne en Afrique subsaharienne estimée à 64%.
Des progrès possibles grâce à la coopération entre le Togo et les institutions internationales, partenaires des PMA notamment l’OCDE.
Sandra Johnson a plaidé pour une nouvelle génération de mesures de soutiens internationales pour permettre aux PMA de faire face aux effets persistants de la crise sanitaire liée au coronavirus. Elle a plaidé pour une meilleure adaptation de l’aide internationale pour surmonter les handicaps des Pays les moins avancés (PMA).
Concrètement, elle a suggéré l’augmentation du financement destiné aux PMA, l’augmentation des financements du secteur privé, l’amélioration de l’accès des pays en développement aux vaccins contre la Covid-19 et aux infrastructures sanitaires, de la dynamisation des partenariats pour renforcer les capacités des PMA ainsi que la réallocation des Droits de tirage spéciaux (DTS) pour soutenir la relance des économies africaines et l’accès universel aux vaccins.