L’Observatoire Togolais des Médias (OTM), en collaboration avec l’Institut des Sciences de l’Information, de la Communication et des Arts (ISICA), a organisé mercredi un webinaire sur le pluralisme médiatique et le traitement professionnel de l’information. La rencontre vise la sensibilisation des journalistes togolais à l’importance de l’éthique, de la rigueur et de la formation dans un paysage médiatique en mutation. Elle a réuni près de 100 participants composés d’étudiants, de professionnels des médias et de chercheurs.
La rencontre a permis d’ouvrir le débat sur 2 axes majeurs : l’évolution du pluralisme médiatique au Togo et les exigences liées au traitement professionnel de l’information journalistique. Deux enseignants-chercheurs, le professeur Essohanam Batchana et Dr Anoumou Amekudji, étaient les principaux panélistes. La séance a été modérée par le professeur Mawusse Adotevi, directeur de l’ISICA.
Dans son intervention, Prof Essohanam Batchana a retracé l’histoire du pluralisme médiatique au Togo. Pour lui, ce pluralisme est non seulement un droit fondamental mais aussi une condition essentielle de toute démocratie. Il a mis en garde contre la tentation de l’uniformisation de la pensée, surtout dans les périodes électorales où les tensions sont exacerbées.
« Le journaliste doit rester indépendant, rigoureux, et s’appuyer sur une formation solide pour ne pas se laisser influencer par les pressions extérieures », a-t-il affirmé. Selon lui, les urgences de l’actualité ne doivent jamais justifier la négligence de la vérification des sources.
Du pluralisme médiatique aux mutations actuelles
Dr Anoumou Amekudji de son côté, a mis en lumière les mutations du journalisme togolais à travers l’histoire. Il a rappelé que les premiers journalistes africains étaient avant tout des militants politiques, souvent engagés dans les luttes pour l’indépendance. Cette tradition de journalisme engagé a laissé des traces durables dans les pratiques contemporaines.
Aujourd’hui, note-t-il, de nombreux professionnels des médias restent liés aux milieux politiques ou économiques, ce qui biaise parfois leur traitement de l’information.
« Il existe une ambiguïté entre l’engagement personnel et la neutralité journalistique. Pourtant, pour mériter la confiance du public, le journaliste doit savoir prendre du recul », a souligné le chercheur.
Il a également attiré l’attention sur l’influence croissante des réseaux sociaux, qui bouleversent les repères traditionnels de la profession. Les fake news, la course au buzz et la désinformation constituent de nouveaux défis que les journalistes doivent apprendre à surmonter sans compromettre leur intégrité.
Tout au long du webinaire, les deux intervenants ont insisté sur la nécessité de renforcer les capacités des journalistes togolais. La formation continue, la culture de la vérification, le respect de l’éthique et de la déontologie ont été identifiés comme les fondements indispensables d’un journalisme de qualité.
Les participants, ont salué la pertinence des échanges et n’ont pas manqué d’interagir avec les panélistes à travers des questions pertinentes. Le débat a notamment porté sur les moyens de garantir une presse libre et responsable dans un contexte où les nouvelles technologies imposent de nouvelles contraintes.
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