La 359ème édition de la prise de la pierre sacrée s’annonce sur fond de contestation et de division. A 3 mois de la cérémonie, des prêtres Gê Yéhoué en pays Guin à Glidji regroupés au sein d’un collectif s’opposent à une ingérence du Roi Guin Fioga Sédégbé Foli-Bébé XV dans les affaires du couvent. Ils ont interpellé lundi le Chef de l’Etat à peser de tout son poids pour départager le Palais royal et la divinité Kolè. .
Ce que dénoncent les prêtres Gê Yéhoué, c’est l’installation d’un cabinet par le Roi des Guins pour diriger la prise de la pierre sacrée. Or selon eux, c’est au vénéré Prêtre Vodou de la divinité Kolè, Ayayi Aminou alias « Nii Mantchè » que l’honneur revient d’aller dans la forêt sacrée pour prendre la pierre.
« Nous avions tous assisté il y a quelques années au feuilleton du Palais royal de Glidji en complicité avec le Cabinet mis en place par le roi Guin Fioga Sédégbé Foli-Bébé XV qui avait sanctionné le Vénéré Prêtre Vodou de la divinité Kolè, Ayayi Aminou alias « Nii Mantchè » pour des raisons qui ne tiennent pas la route et que nous condamnons tous aujourd’hui, car malgré nos tentatives de règlements à l’amiable, aucune ligne n’a bougé », ont-ils ressassé.
Pour le collectif, à quelques jours de la nouvelle cérémonie, les différends doivent être résolus pour éviter au peuple Guin le scénario de 2015 où 2 pierres ont été prises.
« Nous souhaitons que le Chef de l’Etat nous aide à ramener l’ordre en pays Guin. Car si on laisse le cabinet installé par Guin Fioga, on assistera à la prise d’une pierre fabriquée et cela va créer l’instabilité », a indiqué Bavon Ayayi, porte-parole du collectif.
Ni-Mantchè et la Pierre sacrée
En 2015, Ni-Mantchè a été suspendu par Gê Fioga pour 3 années. Il vient d’être à nouveau suspendu à vie pour refus de ramener la pierre sacrée qu’il a gardée chez lui.
Selon le collectif, un prêtre de l’une des 41 divinités Gê demeure un prêtre et ne doit en aucun cas faire l’objet d’humiliation peu importe son comportement ou agissement vis-à-vis de ses adeptes ou de qui que ce soit.
Il assure que Ni-Mantchè a toujours été respectueux et poli devant le peuple Gê et le Roi. S’il ne l’était pas, démontre le collectif, il ne pouvait pas s’agenouiller devant le roi Gê Fioga pour lui demander pardon pour ses offenses jamais connues du peuple Guin.