Le Produit Intérieur Brut (PIB) 2016 du Togo est réévalué. De 2.618,1 milliards il passe désormais à 3.574,4 milliards de francs CFA soit une augmentation de 36,5%. A première vue, cette réévaluation est une bonne nouvelle pour une parfaite relance de l’économie nationale assommée ces derniers mois par la crise à coronavirus. Mais au sein de la classe politique de l’opposition on trouve que ce projet est un mort-né à cause de la corruption qui ronge le pays depuis belles lurettes.
La réévaluation du PIB a été décidée au Conseil des ministres présidé la semaine dernière par le Chef de l’État Faure Gnassingbé.
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Ce rebasage de l’indicateur économique qui permet de quantifier la valeur totale de la production de richesse annuelle effectuée par les agents économiques résidant dans un pays est un processus qui consiste en un changement de l’année de base des calculs et en une application de nouvelles méthodes adoptées par la commission statistique des Nations Unies.
De ce fait, le PIB 2016 du Togo sous le SCN 2008 passe à 3.574,4 milliards contre 2.618,1 milliards suivant le SCN 1993.
« Ce niveau de réévaluation du PIB en 2016 est imputable principalement à l’amélioration des sources de données avec une large couverture des cibles, surtout des activités informelles qui n’étaient pas suffisamment prises en compte dans l’ancien système SCN 1993 », a justifié le gouvernement.
Au Parti des Togolais (PT), on pense qu’avec ce changement de PIB, le gouvernement va pouvoir emprunter à tour de bras.
« C’est le jackpot… Mais avec la corruption endémique qui gangrène le pays, où ira l’argent emprunté ? » se demande Nathaniel Olympio dans un tweet.
Le président du PT convie les Togolais à s’apprêter à rembourser les dettes dont ils ne profiteront pas. Pour lui, le gouvernement peut enjoliver les chiffres, la réalité des Togolais reste la même.
« Les difficultés du Togo viennent de la dictature et de la mauvaise gouvernance », a-t-il argué avant de conclure: « La grande certitude, c’est que les impôts augmenteront après ce changement de base de calcul du PIB ».
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