Patrick Lawson-Banku, décédé le 23 octobre dernier, a été conduit samedi dans sa dernière demeure. Le regretté a eu droit à des hommages à la cathédrale Sacrée Cœur de Lomé de la part de sa famille biologique et politique. Le ministre de la fonction publique, Gilbert Bawara en a fait de même, saluant la mémoire d’un homme ouvert, aimable, un républicain et un démocrate convaincu. M. Bawara a également révélé des relations cordiales avec Patrick Lawson et un soutien du chef de l’Etat pour les soins de l’illustre disparu. Une sortie qui indispose à l’Alliance nationale pour le changement (ANC) et dans une certaine opinion.
Pour Gilbert Bawara, Patrick Lawson-Banku fut un homme simple, ouvert et aimable, un républicain, un démocrate convaincu et constant.
Adverses politiques mais amis très intimes, Patrick Lawson et Gilbert Bawara s’appréciant mutuellement, tant et si bien qu’ils s’appelaient l’un et l’autre tout simplement P et G.
Gilbert Bawara confesse qu’il appelait affectueusement le fils Patrick Junior « mon jeune petit-frère». Une proximité et un respect mutuel qui ne signifiaient point une quelconque faiblesse dans la défense de leurs opinions, et de leurs convictions politiques différentes – pour ne pas dire opposées – mais plutôt une rencontre de deux esprits éclairés et civilisés
Gilbert Bawara et Patrick Lawson se déchiraient sur la présidentielle de 2020.
Il reconnaît que malgré les moments de tension extrême, malgré les combats et les luttes politiques âpres et ardus, la courtoisie, le respect de l’adversaire politique, l’esprit de tolérance, la tempérance et la modération, ne quittaient presque jamais Patrick.
« Cela peut paraître banal aux yeux de certains, mais je tiens à relever que Patrick n’a que très rarement affiché une attitude de désobligeance, de défiance, ou d’outrance, à l’égard de celles et ceux qui incarnent les institutions de la République et l’autorité de l’Etat. Mieux. Tant que nous le pouvions, Patrick et moi œuvrions, au sein de nos familles politiques respectives, au maintien des fils du dialogue, et à la promotion de l’esprit de compromis raisonnable et respectable, qui permet de changer le cours des événements », s’est-il réjoui.
M. Bawara témoigne aussi que ces derniers temps, depuis le 20 février 2020, le défunt et lui n’avaient cessé de se chamailler cordialement sur la tournure des événements politiques consécutifs à la dernière élection présidentielle.
« Je ne cessais de le chahuter, en évoquant le mauvais génie et la mauvaise bonne inspiration, en tout cas à mon sens, qui avaient conduit son parti, à l’issue du scrutin présidentiel, à produire un communiqué, et à adopter une attitude qui me paraissaient, à tort ou à raison, être motivés par le souci de ne pas s’aliéner la frange radicale et intransigeante de l’opinion », a ajouté le ministre.
Par ailleurs, l’ancien porte-parole du gouvernement, a dévoilé que le président de la République, Faure Gnassingbé était au chevet de Patrick Lawson quand il était grabataire.
« Peut-être que le Président Faure m’en voudra ; et sans doute que son humilité et son tempérament porté à la discrétion en souffriront. Mais comment ne pas rappeler ici la réaction spontanée, et immédiate qui fut la sienne, lorsqu’il fut porté à son attention l’état de santé très préoccupant de Patrick, et qu’il décida de dépêcher au chevet du malade son médecin personnel, puis fit prendre des dispositions diligentes pour son évacuation, et sa prise en charge convenable hors du pays », a-t-il révélé.
Polémique après la sortie de Bawara
Des révélations de Gilbert Bawara qui sont condamnées au niveau de l’Alliance nationale pour le changement (ANC). Des responsables de la formation politique de Jean-Pierre Fabre pointent un « hommage empoisonné ».
Pour Francis Pedro Amuzun, membre de l’équipe de communication de l’ANC, il s’agit d’un discours visant à salir le défunt et ensuite le parti politique. Il affirme que le défunt n’a jamais demandé d’aide, précisant que la prise en charge est une initiative du chef de l’État.
D’autres proches de Patrick Lawson comme Che Hellu Nyamassadji Alphonse Hefumé Lawson ont carrément parlé de piège de calix venenatis dont l’objectif est de diviser les forces démocratiques unis pour la même cause.
Patrick Lawson-Banku, ancien député à l’assemblée nationale est décédé à l’âge de 70 ans des suites d’une longue maladie.