Le gouvernement togolais a décidé d’imposer le pass-vaccinal dans les lieux de culte pour compter du 3 décembre prochain. Cette entreprise a été unanimement refusée dès le début par les confessions religieuses. Depuis la sortie du communique du ministre de l’administration territoriale, des voix se lèvent pour protester contre la mesure. Du côté de l’Eglise catholique, les évêques viennent d’envoyer une lettre d’objection à Payadowa Boukpessi.
« Le gouvernement précise que l’accès aux lieux de culte est désormais subordonné à la présentation d’un pass-vaccinal ou d’un test PCR négatif datant de moins de 3 jours ». C’est la mesure annoncée lundi dernier par le ministre togolais de l’administration territoriale. Payadowa Boukpessi précisait que ladite mesure sera effective à partir du 03 décembre 2021 et devrait renforcer, selon lui, la lutte contre la Covid-19 notamment en cette période de fête.
Dans la population générale, plusieurs ont fait part de leur indignation. Certains leaders religieux ne comptent pas tenir compte de cette décision et comptent s’en remettre à Dieu pour conduite à tenir.
Pendant ce temps, la Conférence des Evêques du Togo (CET) est directe. L’organisation catholique vient d’adresser une lettre au ministre de l’administration territoriale sur le sujet. Une lettre conçue à l’issue d’une concertation que les évêques ont faite par visioconférence mercredi matin.
« A l’issue d’une concertation par visioconférence ce jour, les Evêques du Togo vous informent qu’ils ont entrepris d’adresser une lettre au ministre d’Etat à sujet. Les résultats de cette démarche vous seront communiqués en temps opportun », a informé Mgr Benoît Alowonou.
Les Evêques catholiques appellent à la sérénité et à l’intensification de la prière dans l’espérance à l’approche du précieux temps de l’Avent.
Exigence vaccinale, ‘une violation des droits’
Le 25 septembre dernier, les Evêques avaient été catégoriques au sujet de la vaccination contre la Covid19. Pour eux, on ne peut pas balayer du revers de la main toutes les informations sur la fiabilité, l’efficacité, la dangerosité, les effets secondaires et les problèmes de la conservation de ces vaccins pour la plupart en phase d’expérimentation.
« Dans un tel contexte, est-il vraiment important de faire usage de la pression et des sanctions pour obliger les populations à se faire vacciner ? Ne faudrait-il pas plutôt développer des stratégies qui expliquent et donc de convaincre par argumentation pour une décision personnelle, libre et responsable ? », avaient questionné les hommes de Dieu.
La CET avait également estimé que les mesures coercitives des autorités telles que « l’interdiction d’accès aux bâtiments publics et administratifs sans la carte vaccinale, l’exigence d’une preuve de vaccination pour le dépôt de l’établissement d’une carte nationale d’identité et la légalisation des pièces, etc. » sont de graves violations des droits élémentaires des citoyens.
Le contenu de la lettre envoyée à Payadowa Boukpessi et au gouvernement ne diffère pas de cette position.