La Fédération des syndicats de l’éducation nationale (FESEN) a annoncé une nouvelle grève pour les 10 et 11 novembre. Un courrier a été adressée aux ministres en charge des enseignements et de la fonction publique. Mardi, c’est le patron de l’administration togolaise qui réagit. Dans une lettre réponse, Gilbert Bawara indique que des dispositions sont prises pour la recherche des solutions aux problèmes du secteur de l’éducation. De même, il estime que la grève annoncée est illégale et brandit des sanctions.
Selon le ministre de la fonction publique, des dispositions sont déjà prises pour accélérer la recherche de solutions idoines aux préoccupations du secteur de l’éducation ; en application des conclusions de la réunion tenue le 4 novembre dernier avec toutes les fédérations des syndicats des enseignants.
« Dans cette dynamique, le Comité de suivi et d’évaluation mis en place conformément au Protocole d’accord relatif au secteur de l’éducation, est chargé d’entamer sans délais ses travaux afin d’aboutir, le plus tôt possible, à des recommandations concrètes. Celles-ci devront notamment préciser les défis prioritaires du secteur de l’éducation, et les approches de solutions à y apporter, et proposer les modalités, les conditions et le délai de mise en œuvre effective de la gratification exceptionnelle », a écrit Gilbert Bawara.
Dans le document, le ministre de la fonction publique indique que « les cessations des activités pédagogiques que vous projetez les 10 et 11 novembre 2021 contreviennent aux dispositions prévues par l’article 324 du code du travail qui prescrit des négociations préalables et le respect d’un préavis de dix (10) jours ouvrés ».
« A l’instar du précédent mouvement de grève observé les 03 et 04 novembre en dépit du rappel que le Gouvernement avait dûment fait à votre endroit, nous voudrions à nouveau vous informer qu’une telle cessation d’activités constituerait bel et bien une grève illicite et irrégulière, avec les conséquences qui s’en suivront », martèle-t-il.
La nouvelle grève, les sanctions
Gilbert Bawara détaille qu’il n’est ni conforme aux lois et règlements en vigueur, ni dans les usages et la pratique que la FESEN « exerce la continuation ou la suite d’une grève initiée ou entamée plus d’une année auparavant ». Pour lui l’organisation syndicale ne devrait pas « s’affranchir des dispositions légales en vigueur en matière de négociations préalables et du respect du délai de dix (10) jours ouvrés de préavis ».
« Il va de soi que les agents qui participeraient à un mouvement illicite et irrégulier s’exposeraient à l’application de mesures disciplinaires prévues par les textes, au-delà des mesures administratives déjà annoncées par le ministère chargé des enseignements primaire et secondaire et ayant la charge de gérer le personnel mis à sa disposition », avertit M. Bawara.
Pourtant, la FESEN demandait dans le courrier envoyé à Gilbert Bawara et à son collègue Dodzi Kokoroko que la destitution des plus de 1300 directeurs d’école soit rapportée.
De même, M. Bawara adresse que les mesures disciplinaires sont de la responsabilité du ministère chargé de la fonction publique et obéissent à une procédure spécifique connue de tous.
« A ce jour, nous nous sommes abstenus de prononcer ces sanctions afin de créer les conditions d’apaisement et de sérénité, nécessaires en vue de l’aboutissement des efforts en cours. Le ministère chargé de la fonction publique se réserve le droit d’engager les procédures requises en temps voulu, notamment en tenant compte de l’attitude de chaque fonctionnaire concerné », a-t-il conclu.
Pour finir, le ministre Bawara invite tous les acteurs de l’éducation à cultiver l’esprit de concertation et de responsabilité pour permettre au système éducatif de relever ses défis.
Notons que a FESEN estime pour sa part que son mouvement de grève « n’est ni illicite, ni illégal mais a pour objet les modalités de jouissance de la gratification exceptionnelle, une proposition du gouvernement en lieu et place du Protocole d’Accord signé le 18 avril 2018 ».