Au Niger, les partisans de Mohamed Bazoum n’ont pas dit leur dernier mot. Depuis la chute de ce dernier le 26 juillet 2023, ils continuent de déployer tout ce qui est à leur pouvoir pour obtenir sa libération et parlent même de sa réinstallation au pouvoir. Ainsi, une tentative d’exfiltration de l’ancien président a eu lieu tôt jeudi matin. Mais l’action restera à l’étape de la tentative.
Aux premières heures de jeudi, 19 octobre, quelques éléments de la Garde présidentielle, chargés de garder Mohamed Bazoum et sa famille dans leur résidence se sont rendus auprès du président déchu. Quelques minutes plus tard, ils ont tenté de l’exfiltrer de la résidence présidentielle pour une destination inconnue. Ils seraient de connivence avec un commando arrivé à pour la dite opération.
Très rapidement, l’initiative a semblé suspecte pour le reste des militaires en faction. C’est alors que ces géôliers de Mohamed Bazoum se sont opposés aux initiateurs.
Une tentative d’exfiltration planifiée
Des informations font croire que plusieurs éléments de la garde de Mohamed Bazoum sont bien ciblés et qu’on leur a promis une importante somme d’argent pour tenter son exfiltration.
« C’est une action organisée avec une flagrante complicité extérieure qui vient d’échouer. N’eût été la vigilance du reste de la garde en faction, le président déchu serait déjà hors de vue de ses geôliers », soutiennent des responsables du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP).
Les auteurs de la tentative d’exfiltration ont été immédiatement mis aux arrêts. Des sources de l’armée nigérienne indiquent qu’ils ont avoué et donné des noms des commanditaires de l’opération. Certains seraient basés à l’extérieur alors que d’autres sont à Niamey précisément au quartier dit Tchangarey.
C’est ainsi que ce quartier de Niamey avait été pris d’assaut dans la matinée du 19 octobre par un fort détachement de la garde présidentielle. On apprend que des personnes présumées en lien avec la tentative d’exfiltration du président déchu Mohamed Bazoum sont arrêtées.
Cette opération ne s’est pas déroulée sans difficulté. Les militaires ont dû tirer des coups de feu avant de venir à bout des mis en cause.
« Garde Présidentielle fait deux arrestations à Niamey après une intervention musclée dans le quartier Tchangarey. Un blessé par balle et deux personnes arrêtées », signalent certains habitants du quartier en question.
‘Les ennemis du Niger’
Les militaires nigériens accusent déjà l’extérieur d’avoir commandité cette tentative. Les regards sont naturellement tournés vers la France et la CEDEAO qui ont menacé il y a plusieurs semaines d’engager une intervention militaire à Niamey pour libérer Mohamed Bazoum des mains de ces géôliers et de le réinstaller au pouvoir.
Si cette option semble désormais peu probable, des partisans de Mohamed Bazoum continuent de jurer de tout faire pour le libérer et mettre en difficulté le Général Abdourahamane Tiani et ses compagnons du CNSP qui dirigent le pays depuis le 26 juillet.
Une prochaine sortie officielle du CNSP ou du gouvernement nigérien situera l’opinion internationale sur les détails. Pour l’heure, une enquête est ouverte pour déterminer les contours de cette entreprise.