Le Mécanisme incitatif de financement agricole (MIFA) fondé sur le partage de risque a été lancé lundi par le Chef de l’Etat togolais, Faure Gnassingbé. Cet outil favorisera l’accès des populations du secteur agricole aux crédits bancaires et aux financements de tous ordres. La cérémonie qui s’est déroulée au Centre togolais des expositions et foires de Lomé (CETEF-Lomé) a enregistré la présence des Présidents du Fonds International de Développement Agricole (FIDA), Gilbert Houngbo et de la Banque Africaine de Développement (BAD), Dr. Akinwumi Adesina ainsi que du Directeur Général du NIRSAL, Aliyu Abdulhameed.
Le MIFA, anciennement connu sous le nom du TIRSAL est un mécanisme qui est inspiré de l’expérience et de la réussite du Nigeria incentive-based risk sharing system for agricultural lending (NIRSAL).
Sa mission, selon les autorités togolaises est d’élaborer des politiques adaptées au secteur agricole, d’appliquer des outils de gestion des risques visant à attirer les compétences et acteurs clés par le biais d’incitatifs puis de consolider les maillons des différentes chaînes de valeur agricoles pour le développement de l’agriculture togolaise.
Grâce au MIFA, l’apport des banques au financement de l’agriculture et des chaînes de valeur sera portée à 5% au bout de 5 ans contre 0.3% actuellement. Le mécanisme va également fédérer l’ensemble des acteurs à savoir l’Etat, les centres de recherche, les distributeurs d’intrants, les producteurs, les unités de transformation et structures d’assurance, bancaires et de finance décentralisée. Le but visé est de générer des emplois décents et massifs pour les jeunes et les femmes et offrir des opportunités d’affaires aux PME/PMI.
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Intervenant dans le cadre du lancement officiel, le ministre togolais de l’économie et des finances a estimé que la présence à la cérémonie du président du FIDA, Gilbert Houngbo, du président de la BAD, Dr Akinwumi Adesina et du Directeur Général du NIRSAL, Aliyu Abdulhameed traduit leur adhésion « à la très grande ambition que le Togo a pour son secteur agricole ».
« C’est l’expression de leurs appuis technique et financier à l’implémentation de ce levier tant attendu pour permettre à l’agriculture de contribuer davantage à la croissance inclusive de notre économie et partant à l’accroissement des revenus des forces vives du monde agricole qui contribue de façon significative à la formation du PIB », a déclaré Sani Yaya.
Le MIFA devra intensifier les prêts aux petits exploitants agricoles pour atteindre 50% du portefeuille total des financements octroyés au secteur. Il permettra par ailleurs d’accompagner un millions d’agriculteurs d’ici 2021, puis réduire le taux d’intérêts des crédits octroyés de 15 à entre 7,5 et 10,5%. Ce qui permettra d’atténuer les risques liés aux prêts agricoles, remédier à la fragmentation des chaînes de valeur agricoles, booster l’agro-business et lutter efficacement contre la pauvreté.
Rappelons qu’une foire des acteurs agricoles a précédé le lancement du MIFA. Elle a connaît une participation remarquable.