Le 23 mars prochain, Lomé sera le théâtre d’un meeting populaire organisé par des partis politiques et des organisations de la société civile togolaise. Leur objectif : rejeter la nouvelle Constitution et dénoncer ce qu’ils qualifient de coup d’État constitutionnel.
À l’initiative de ce meeting populaire, on retrouve des organisations comme Novation Internationale, Tournons La Page-Togo, le Front Citoyen TOGO DEBOUT, les Femmes Pyramide, FDCI, WELL Togo, AJAAH, ATDH, DRPDPS, ABEJ, ainsi que des partis politiques comme l’ANC et le FDR.
Dans une déclaration commune publiée lundi, ces organisations et formations politiques ont dénoncé l’adoption et la promulgation de la nouvelle Constitution, qu’elles jugent illégitime et contraire à la volonté populaire exprimée en 1992 lors du référendum sur la Constitution de la IVe République.
Une opposition farouche à la Ve République
Depuis plusieurs mois, l’opposition togolaise et une partie de la société civile multiplient les critiques contre le passage à un régime parlementaire instauré par la nouvelle loi fondamentale. Pour ces organisations, cette réforme vise à pérenniser le pouvoir en place, consolidant près de six décennies de gouvernance du même régime.
« Il s’agit d’un véritable crime contre la nation togolaise. Ce coup d’État constitutionnel remet en cause l’ordre démocratique et va à l’encontre de la Constitution de 1992, adoptée à une écrasante majorité par le peuple togolais », martèle la déclaration des organisateurs du meeting.
S’appuyant sur l’article 150 de la Constitution de 1992, qui appelle à la résistance face à toute prise de pouvoir illégale, les signataires de l’appel estiment que le peuple togolais a le droit et le devoir de se mobiliser pour défendre l’ordre constitutionnel.
Pour structurer leur opposition, les organisateurs ont annoncé la création d’un cadre de travail commun, formalisé par la signature d’une charte. Ce texte acte leur engagement à œuvrer ensemble, dans un esprit de confiance et de solidarité, pour obtenir l’abrogation de la nouvelle Constitution.
« Nous sommes conscients que cette lutte sera longue et difficile. Mais nous n’aurons de cesse de la poursuivre tant que nous n’aurons pas mis fin à la dictature qui opprime le peuple togolais depuis si longtemps », assurent-ils.
Appel à la mobilisation générale pour le meeting populaire
La charte prévoit également l’ouverture de ce cadre à toutes les forces de l’opposition et de la société civile, y compris la diaspora togolaise, afin de construire une dynamique de mobilisation plus large.
Au final, les partis politiques et des organisations de la société civile togolaise signataires appellent les Togolais à prendre leur destin en main et à répondre massivement à leur invitation pour le meeting populaire du 23 mars.
« Il est temps de reconstruire nos institutions, de mettre fin à la corruption, de garantir une gouvernance économique au service du peuple et de bâtir un État véritablement démocratique », peut-on lire dans leur appel.
Les semaines à venir s’annoncent cruciales pour le climat politique au Togo. Alors que les autorités poursuivent la mise en œuvre de la Ve République, cette mobilisation pourrait être un test grandeur nature pour l’opposition et sa capacité à fédérer au-delà de ses cercles habituels.
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