Me Yawovi Madji Agboyigbo, le Président national du Comité d’Action pour le Renouveau (CAR) sait pourquoi la Constitution de 1992 constitue une hantise pour les Togolais. Celui qui a été déclaré mort la semaine dernière par des rumeurs, trouve que cette Constitution est la concrétisation d’une lutte de longues dates menée par les acteurs politiques. Il dénonce par la même occasion ce qu’il appelle l’assassinat de la IVè République en 2002 et exhorte ses pairs de l’opposition à associer le dialogue aux manifestations publiques en cours.
Reçu dimanche sur Pyramide FM, l’ancien Premier Ministre de Faure Gnassingbé a indiqué que lorsque qu’on parle des réformes politiques de nos jours, on ne peut plus se limiter seulement aux questions relatives de limitation de mandat et du mode de scrutin.
Les réformes, ajoute-t-il, font appel à un retour inconstatable de la Constitution de 1992, qui reste une aspiration et une volonté du peuple togolais, qui voulait à l’époque se mettre à l’abri d’un pouvoir sans partage.
« Les Togolais ont compris en 92 que le pouvoir est bénéfique à tout le monde. Et pour l’exprimer ils ont déjà le 5 octobre 90 manifesté leur ras le bol et comme succès, ils sont parvenus à plébisciter la Constitution de 92 avec plus de 97% », a expliqué Me Agboyigbo.
Le natif de Kouvé qui dit regretter qu’au 30 décembre 2002 le pouvoir procède à ce qu’il qualifie d’assassinat de la IV République par la révision de la Constitution de 92, affirme que la seule panacée à la crise actuelle serait le dialogue.
Il rejette toute idée de référendum et serait même prêt à répondre à la Communauté internationale que cette voie sera suicidaire pour le Togo.
« Il nous appartient de faire entendre à notre peuple et à la Communauté internationale que ce référendum n’ a aucun sens, et que nous devons tout faire pour l’éviter et régler le problème togolais autrement » a-t-il dit.
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Le président du Comité d’action pour le renouveau (CAR) estime qu’il est du devoir des politiques togolais de prendre la position de la Communauté internationale avec beaucoup de discernement pour ne pas tomber dans la désillusion. Il faut plutôt venir à l’esprit que c’est au peuple qu’appartient le dernier mot.
« L’Union Européenne en nous faisant signer l’APG et en prenant les 22 engagements, son souci majeur c’est de déverrouiller les institutions au Togo », a mentionné Me Agboyibo.
L’ancien Premier Ministre salue par ailleurs Tikpi Atchadam qui a fait un apport capital dans la lutte de l’opposition.
« Il a eu le mérite d’avoir perçu une autre façon d’aborder le problème togolais qui est le rétablissement de la Constitution de 1992 », a-t-il dit.