Les autorités maliennes ont décidé de suspendre la diffusion de la chaîne TV5Monde sur le territoire national. Elles reprochent au média un traitement partial d’une récente manifestation de l’opposition. Cette décision a été notifiée aux distributeurs de services audiovisuels par la Haute Autorité de la Communication (HAC), dans un courrier annonçant que la chaîne était retirée des bouquets « jusqu’à nouvel ordre ».
TV5Monde n’était plus accessible au Mali à la date du mardi 13 mai. Le différend porte sur la couverture, dans l’édition du Journal Afrique du 3 mai, d’un rassemblement organisé à Bamako par une coalition de l’opposition.
Celles-ci protestent contre une possible dissolution des partis politiques par la junte actuellement au pouvoir. Cette manifestation, rare depuis la prise de pouvoir par les militaires, avait réuni plusieurs centaines de personnes dans la capitale.
Quelques jours plus tard, la junte a effectivement officialisé la dissolution de tous les partis politiques à travers un décret présidentiel lu à la télévision nationale, marquant une nouvelle étape dans la série de restrictions imposées aux libertés publiques depuis le coup d’État.
Contre TV5Monde…
La HAC reproche à TV5Monde d’avoir, lors de son reportage, exclusivement relayé les positions des responsables des partis politiques de l’opposition, sans donner la parole aux autorités, et d’avoir tenu des « propos diffamatoires » à l’encontre des forces de sécurité.
Ce n’est pas la première fois que la chaîne francophone est visée par les autorités maliennes. Elle avait déjà été suspendue pour une durée de trois mois en 2024.
Le paysage médiatique malien connaît depuis plusieurs mois une série de suspensions visant des médias internationaux. France 24 et Radio France Internationale (RFI), très suivis au Mali, ont été suspendus de manière permanente.
D’autres chaînes françaises, telles que France 2 et LCI, avaient également été temporairement retirées des ondes au cours de l’année 2024.
Par ailleurs, de nombreux correspondants de médias étrangers ont été contraints de quitter le pays ou de cesser leurs activités, ne pouvant plus exercer leur métier dans des conditions viables.
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