À l’aéroport international de Bamako, le contrôle douanier devient un rempart stratégique. Le front contre les flux financiers illicites s’est renforcé, lundi 26 mai, à l’aéroport international Modibo Keïta de Bamako-Sénou. La saisie de plus de 580 000 euros dans les bagages d’un passager à destination de l’Afrique centrale confirme l’intensification de la lutte malienne contre le blanchiment d’argent.
Lors d’une opération ciblée, les agents du Bureau des Douanes de l’aéroport, appuyés par la Cellule de ciblage de la Direction du renseignement et de la lutte contre la fraude (DRLF), ont intercepté un passager en possession de 580 150 euros dissimulés dans ses bagages — l’équivalent de près de 380 millions de francs CFA.
Signal fort contre les flux financiers illicites
Selon des sources proches du dossier, l’individu, dont l’identité n’a pas été révélée, s’apprêtait à embarquer à destination d’un pays d’Afrique centrale. Le transport de cette somme, dissimulée en violation flagrante de la réglementation sur les mouvements transfrontaliers de devises, constitue un cas manifeste de blanchiment d’argent.
Cette opération s’inscrit dans le sillage du plan d’action défini par le ministre malien de l’Économie et des Finances, Alousséni Sanou, qui a donné instruction de renforcer les dispositifs de surveillance douanière face à l’ampleur croissante des circuits financiers informels. Elle intervient également dans un contexte de professionnalisation accrue des services douaniers maliens, pilotée par l’inspecteur général Amadou Konaté.
La saisie du 26 mai ne fait que s’ajouter à une série d’opérations d’envergure. Le 18 novembre 2024, les Douanes avaient déjà intercepté 1,27 million d’euros, transportés par un ressortissant malien à destination de l’étranger. Trois mois plus tôt, 70 000 euros non déclarés avaient été découverts sur un passager à destination de Dubaï via Addis-Abeba.
Une nouvelle doctrine douanière
Derrière ces coups de filet, une stratégie assumée de ciblage intelligent. Grâce à un croisement des bases de données passagers, des profils suspects et des itinéraires à risque, les unités de renseignement de la DRLF parviennent à anticiper les tentatives de transfert illicite. L’objectif : asseoir une culture du renseignement proactif, en rupture avec les contrôles aléatoires du passé.
Dans les coulisses de la Transition, ces performances douanières sont brandies comme la preuve de la volonté du Mali de reprendre la main sur ses circuits financiers, souvent gangrenés par les trafics en tout genre. À l’aéroport de Bamako-Sénou, les saisies se suivent et ne se ressemblent pas, mais dessinent une constante : la détermination des autorités à protéger l’intégrité du système financier malien.
Carrefour aérien stratégique pour l’Afrique de l’Ouest et centrale, Bamako-Sénou est devenu un nœud de flux monétaires sous haute surveillance. « Cette vigilance est devenue un impératif national » pour les autorités maliennes.
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