La Solidarité et Action pour le Développement Durable (SADD) a publié vendredi son rapport partiel du suivi indépendant des élections municipales du 30 juin dernier. L’organisation a noté des « incohérences notoires » dans certaines circonscriptions électorales. Une situation qui constitue selon elle des preuves de « bourrages d’urnes et de fraudes avérées à grande échelle ». De même, l’organisation estime que les représentants du parti UNIR ont probablement remporté la majorité des sièges des élections locales de 2019 sans « convaincre de la transparence et de la sincérité » du scrutin.
Au cours de ce processus électoral, la SADD dit avoir mis en place une équipe d’observateurs de 213 personnes qui sont restées dans un dispositif du regard citoyen pour regarder tout simplement ce qui se passe dans leur environnement immédiat.
Elle a couvert au total 143 centres et 296 bureaux de vote observés au nord et 168 centres et 666 bureaux de vote au Sud. Soit un taux de couverture de 10,68 % de bureaux de vote sur 9005 et 7,05% de centres sur 4410 à l’échelle nationale.
L’observation a porté sur un total de 414.083 inscrits et 160.516 votants, soit un taux de participation de 38,76% et d’abstention de 61,24% dans les zones couvertes. Au total trois-311 centres sur 4410 et 962 bureaux de vote sur 9005 ont été observés sur le plan national.
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L’ONG coordonnée par Yves Dossou a constaté des dysfonctionnements sur les listes électorales. Entres autres, des pannes incessantes et la lenteur des kits, a non maîtrise de l’utilisation des kits par les OPS, le nombre insuffisant de kits pour contenir l’affluence dans les centres de révision, la faible communication officielle relativement à cette étape cruciale du processus électoral, plusieurs dysfonctionnements factuels dans les centres de recensement qui contrastent avec la grande affluence, les démarrages tardifs des opérations dans plusieurs centres, la lenteur des appareils et du système de transmission des données, les difficultés d’impression des cartes d’électeurs et le refus d’enrôlement sur la base des cartes d’électeur antérieures à 2018.
« Dans la région maritime dans la circonscription électorale Zio 1 dans le bureau de vote N° 1, de l’EPP Gblainvié, sur 399 inscrits et 277 votants, 450 bulletins sont retrouvés dans l’urne et contestés. Même son de cloche dans le bureau de vote N°4 de l’EPP Gblainvié, sur 398 inscrits et 357 votants, 450 bulletins sont également retrouvés dans l’urne et contesté » précise le rapport qui ajoute que UNIR a remporté le scrutin sans convaincre de sa transparence et de sa sincérité.
Somme toute, SADD constate un recul sensible en matière de transparence électorale par rapport à 2007 et 2010 au Togo et fait douter de la réelle volonté politique du pouvoir à aller vers la transparence électorale en termes d’équité et de justice « une personne un vote, une valeur ».
Ce recul est lié à la transparence de la liste électorale et aux conditions de proclamation des résultats et viole certaines dispositions du protocole sur la démocratie et la bonne gouvernance de la CEDEAO, soutient-elle.
Le rapport complet de l’organisation est attendu dans les semaines à venir.
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