En Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo a été investi officiellement candidat à l’élection présidentielle d’octobre prochain. L’ancien président ivoirien (2000 à 2011) va porter les flambeaux du Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI). Âgé de 79 ans, il demeure une figure centrale de l’opposition politique ivoirienne.
C’est dans une ferveur générale que Laurent Gbagbo a été investi candidat du PPA-CI le week-end dernier à Abidjan. Devant une foule immense composée de militants et sympathisants du Parti, l’ancien président de la Côte d’Ivoire a fièrement accepté le choix porté sur lui.
« J’accepte d’être votre candidat pour aller à la bataille ! Parce qu’il s’agit de la Côte d’Ivoire et il s’agit de l’Afrique », a-t-il déclaré à chaud.
M. Gbagbo s’est engagé à ne briguer qu’un seul mandat présidentiel s’il est élu et annonce des réformes institutionnelles pour permettre de désendetter la Côte d’Ivoire. Il entend réformer la Commission électorale indépendante (CEI), de transférer effectivement la capitale politique à Yamoussoukro et appelle à l’unité africaine.
« L’Afrique, c’est chez nous ! La Côte d’Ivoire, c’est chez nous ! Et nous ne pouvons pas laisser les autres se battre pour nous. Nous devons nous battre pour nous-mêmes », a indiqué le candidat de PPA-CI.
Une candidature symbolique pour Laurent Gbagbo ?
Malgré cette investiture, la candidature de Gbagbo est confrontée à des obstacles juridiques. Condamné en 2018 à vingt ans de prison par la justice ivoirienne pour des faits liés à la crise post-électorale de 2010-2011, il reste inéligible en l’absence d’une amnistie présidentielle. Cette situation l’empêche actuellement d’être réinscrit sur la liste électorale.
Son parti conteste son exclusion de la liste électorale et dénonce une tentative de marginalisation politique.
Le PPA-CI espère donc que cette investiture renforcera la pression politique pour obtenir la réhabilitation de Gbagbo et sa réinscription sur les listes électorales. Cette stratégie vise à ouvrir la voie à une candidature effective, malgré les obstacles juridiques persistants.
Dans le but de renforcer ses chances, Gbagbo cherche à unir les forces de l’opposition. Depuis juillet 2024, des discussions sont en cours avec des partis tels que le PDCI de Tidjane Thiam, récemment radié de la liste électorale, le Cojep de Charles Blé Goudé et Générations et peuples solidaires de Guillaume Soro, afin de former une coalition contre le parti au pouvoir, le RHDP.
L’élection présidentielle est prévue pour le 25 octobre 2025. Outre Gbagbo, d’autres figures politiques majeures, telles que Pascal Affi N’Guessan et Simone Gbagbo, ont annoncé leur intention de se présenter.
Le président sortant, Alassane Ouattara, n’a pas encore clarifié ses intentions concernant une éventuelle candidature pour un quatrième mandat.
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