Au Sénégal après 2 jours de manifestations de contestations à la suite de la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko, on a dénombré 16 morts et plus de 500 arrestations. Exactement ce que les Togolais ont connu à la suite de la répression du soulèvement du 19 août 2017 et l’arrestation de Alfa Hassan Molla dans la nuit du 19 au 20 octobre 2019. Le Sénégal qui est considéré jusqu’ici comme un modèle de démocratie en Afrique de l’ouest, est en train de basculer dans l’arbitraire et dans la répression à cause de la mauvaise foi et de l’égoïsme du chef de l’État sénégalais.
On peu se rendre à l’évidence que, la 3e génération des dirigeants en Afrique de l’ouest est un gâchis. Ils sont plus préoccupés par leurs 3e voir 4e et 5e mandat que le développement de leur pays et même de la sous-région.
En 2017 au Togo, nous avions vu dans la rue de Lomé, à Sokodé, à Bafilo et à Mango, des individus en civil avec des armes en train de tirer sur les civils. Tout comme une mauvaise contagion, la mauvaise graine est entrain de pousser ces dernières semaines à Dakar et dans d’autres villes du Sénégal. Entre août, septembre et octobre 2017, il y a eu Togo, plus de 16 morts dont deux militaires tués dans la maison du ministre Agadazi à Sokodé. On a vu des militaires tenir des bâtons et des chaînes de moto pour violenter la population à Sokodé et à Bafilo.
Les images ont circulé et la communauté internationale et surtout la CEDEAO n’a pas réagi. Comme l’a dit Malcolm X, « le monde est dangereux non pas à cause de ce qui font le mal, mais à cause de ce qui regarde faire », et Fildzerald Kennedy qui ajoute, » ceux qui empêchent la révolution pacifique, rendent inéluctable la révolution violente. » Ce que le Sénégal traverse aujourd’hui, c’est la conséquence du refus de la révolution pacifique c’est-à-dire, l’alternance selon les règles démocratiques.
La vision du mouvement Lumière pour le Développement dans la Paix (LDP), c’est de faire triompher les valeurs de la justice, de l’équité et de la paix civile. Car dit-on, » si vous fermez les yeux sur une injustice aussi petite soit-elle, vous ouvrez la porte à des injustices plus grandes ». Ce qui se passe au Sénégal est le résultat de la faillite collective de la CEDEAO qui n’a pas su imposer le principe de la limitation des mandats présidentiels à travers la ratification du protocole de la CEDEAO sur la bonne gouvernance.
Au Togo, les crimes de sang et les scandales financiers sont devenu monnaie courante et la violence politique et la liturgie du sang érigé en culture politique devenue presque banale. Les victimes son partout. Toutes les familles sont touchées et les auteurs jouissent de l’impunité totale. La justice est instrumentalisée et est au service du clan au pouvoir, et sévit contre les journalistes qui sont condamné à tout va de même que les opposants sont traqués partout. La conséquence de tout cela est le rétrécissement des espaces de liberté.
Le mouvement LDP interpelle tous les Togolais épris de paix pour élever l’esprit de patriotisme dans les cœurs de tous les togolais sans distinction aucune, pour le développement de notre pays.
La liberté commence par la révolution des mentalités pour construire la paix à partir d’une maturité démocratique de notre peuple. Il faut un leadership éclairé dans la solidarité, l’humilité et le sérieux. L’honnêteté précède la grandeur, et notre pays ne mérite plus les violences politiques mais, aspire à la Paix, afin de garantir la cohésion sociale, qui est un gage de développement véritable et durable.
Il est temps de prendre conscience de notre potentiel et d’agir d’une manière concertée pour bâtir un Togo dans la paix véritable.
L’injustice persiste et s’invite dans de nombreuses localités et constitue un obstacle pour le Développement. Nous devons nous indigner face à l’indifférence de nos dirigeants sur le manque de l’éthique dans la gestion du patrimoine commun. Pour ce faire, nous devons travailler main dans la main pour le triomphe de la démocratie qui nécessite la participation active de tous les citoyens.
L’heure de l’apaisement politique
L’avenir de notre pays dépend de notre engagement et notre détermination à bâtir un vrai changement. C’est ensemble que nous allons bâtir le Togo. Il y a un paradoxe lorsqu’à l’extérieure, le Togo est perçu comme « la terre d’hospitalité légendaire » alors que le pays compte une pléthore de prisonniers politiques, des milliers d’exilés politiques et que la liberté politique soit bafoué.
Le moment est donc venu pour que les fils et filles de la même nation, civile comme militaire, chacun en ce qui le concerne, puisse œuvrer pour un apaisement politique durable de la vie politique dans notre pays. Il faut œuvrer pour mettre définitivement fin à cette culture de la violence et de l’impunité. « La guerre prenant naissance dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes que doit être élevé la défense de la paix », acte constitutif de l’UNESCO.
Nous venons encore d’apprendre la mort d’un prisonnier politique du nom de BAMOÏ en détention dans l’affaire taïga RÉVOLUTION. Au même moment la Cour de Justice de la communauté CEDEAO, dans la même affaire vient encore de condamner le Togo pour des actes de torture, des arrestations et détentions arbitraires, et ordonne à la République du Togo de, immédiatement sans délai et sans condition, procéder à la Libération de certains prisonniers dans cette affaire.
C’est l’occasion pour nous de lancer un appel pour un apaisement politique et social à l’endroit de tous les fils et filles du Togo. Cet appel du LDP s’adresse en priorité à la classe politique, qui doit donner l’exemple de responsabilité et de patriotisme au-dessus des calculs politiciens. Aussi le chef de l’État en personne est interpellé et doit agir comme il l’a fait pour le compte de militaires ivoiriens arrêtés au Mali pour l’intérêt de toute la nation et l’avenir du vivre ensemble du peuple togolais.
En concertation avec l’ensemble des acteurs politiques de tout bord, le chef de l’État doit fédérer toutes les énergies et solliciter une adhésion populaire en vue d’un sursaut national car, l’intérêt général vaut plus que les intérêts personnels et les calculs politiques.
La fin de l’année 2023 coïncide avec une période électorale, une période de toutes les inquiétudes. Les insuffisances dans la planification et l’organisation des différentes opérations en vue d’une bonne supervision des élections n’augurent pas des lendemains meilleurs après les élections. A voir le nombre de personnes laissées sur le carreau en violation des dispositions pertinentes de la constitution et du code électorale par la CENI sans aucune vergogne, il y a de quoi à craindre le pire.
Vivement que l’institution censée garantir la crédibilité du scrutin et la légitimité des institutions de l’État conformément aux résultats sorti des urnes, puisse se ressaisir.
Faisons de l’apaisement politique et la cohésion nationale, la clé du développement de notre pays le Togo.
OURO-AKPO Tchagnaou, président du mouvement Lumière pour le Développement dans la Paix (LDP).