Le président burkinabè, le capitaine Ibrahim Traoré, a une nouvelle fois marqué les esprits par un discours dense et sans détour sur les défis de la souveraineté et de l’unité continentale. À l’occasion d’une cérémonie officielle de montée des couleurs ponctuée par la présentation de l’hymne de la Confédération AES (Alliance des États du Sahel), le chef de l’État a dressé un bilan critique mais résolument tourné vers l’avenir, à l’aube du second semestre 2025.
« L’unité est dure, surtout en Afrique. C’est difficile de s’unir. Mais c’est la solution », a-t-il déclaré, soulignant les résistances internes et externes à l’édification d’un front commun entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger. Dans une confession inhabituelle, Traoré a levé le voile sur les pressions subies par les trois États, évoquant des tentatives récurrentes d’ingérence étrangère.
« Nous sommes approchés tous les jours par ces impérialistes-là pour amener un des trois à trahir l’autre », a-t-il affirmé, sans citer de puissances nommément.
Mais au-delà de la dénonciation, le discours du capitaine s’est fait appel à la lucidité géopolitique. Pour lui, la scène internationale est structurée par la seule logique des intérêts, et l’Afrique ne pourra compter que sur elle-même pour se relever.
« Le monde, il n’y a que des intérêts. Les gens ne viennent vers nous que pour leurs intérêts », a-t-il martelé, esquissant les contours d’une doctrine de réalisme souverainiste, fondée sur l’autodétermination économique et la conscience collective.
Ibrahim Traoré pour un Burkina émergent
C’est dans cette optique qu’Ibrahim Traoré a mis en avant la nécessité d’une meilleure valorisation des ressources nationales. Selon lui, « rien n’a encore commencé en termes d’exploitation des ressources naturelles et de rétribution au niveau des masses populaires ». Il appelle à une mobilisation nationale capable de convertir cette richesse latente en moteur d’émergence économique.
Enfin, le capitaine Traoré a exhorté les agents de l’administration à s’aligner sur la détermination des forces de défense.
« Le Burkina n’est pas pauvre (…). C’est pour cette richesse qu’ils ne veulent pas qu’on puisse d’abord savoir qu’on est riche », a-t-il lancé, avant de conclure avec gravité : « Le Sahel ne restera pas pauvre. »
Un message de résistance autant que d’espoir, à l’image du combat politique que le président burkinabè entend mener au nom de l’unité africaine.
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