Au Ghana, les autorités migratoires ont frappé fort. Après une opération d’envergure menée le 16 mai à Accra, 2 241 mendiants avaient été interpellées par les agents du Service de l’immigration (GIS). En début de semaine, 925 mendiants migrants en situation irrégulière ont été rapatriés. L’opération vise à éradiquer la mendicité de rue d’Accra.
Dans un communiqué signé par son responsable des affaires publiques, Michael Amoako-Atta, le GIS précise que le processus de retour a débuté dès le samedi 17 mai au matin. À ce jour, 819 ressortissants du Niger et 106 Nigérians ont été reconduits vers leur pays d’origine.
L’opération a révélé une forte concentration de ressortissants nigériens parmi les personnes arrêtées. Sur les 2 241 migrants interpellés, 2 073 sont originaires du Niger, soit plus de 90 % du total. Les autres nationalités représentées incluent des Nigérians (138), des Burkinabés (28), un Guinéen et un Malien.
« L’écrasante majorité des personnes impliquées dans cette vague de mendicité de rue sont des Nigériens », a souligné le GIS, évoquant des réseaux organisés et transfrontaliers exploitant la précarité des migrants pour alimenter un phénomène devenu préoccupant dans les grandes artères d’Accra.
Humanité et fermeté envers les mendiants
Face aux critiques relatives aux conditions de détention, le Service de l’immigration assure traiter les migrants « avec humanité ». Hébergés dans un centre de rétention dont la localisation n’a pas été précisée, les migrants sont nourris, séparés selon leur sexe et leur âge « conformément aux normes internationales », et bénéficient d’un accès aux soins médicaux via la clinique du Service.
Toutefois, face à une surpopulation du centre, les autorités ont provisoirement suspendu les interpellations des mendiants. Une pause logistique, plutôt qu’un recul.
« L’Opération Spéciale reprendra en temps voulu, avec l’objectif clair de débarrasser les rues d’Accra de la mendicité et de lutter contre les réseaux criminels qui en tirent profit », a prévenu le GIS.
Cette opération s’inscrit dans un contexte régional marqué par une hausse des mouvements migratoires intra-africains, souvent incontrôlés, à la faveur des frontières poreuses et des tensions socio-économiques dans les pays sahéliens voisins.
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