Au Niger, le général Abdourahamane Tiani a convoqué samedi un dialogue national inclusif dans un délai de 30 jours. Le militaire, qui accuse la CEDEAO d’ignorer les dynamiques en cours dans le Sahel, annonce une transition de trois ans pour réformer le pays. Le président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) prévient que l’agression du Niger ne sera pas une promenade de santé pour la force de la CEDEAO.
Le dialogue en question devrait rassembler toutes les forces vives de la nation. Les participants auront à formuler des propositions concrètes en vue de poser les fondements d’une nouvelle vie constitutionnelle ».
Le général Tiani annonce que la transition qu’il est en train de diriger ne saurait aller au-delà de trois ans.
Les sanctions de la Cedeao
Revenant à nouveau sur les sanctions de la CEDEAO, le président du CNSP les dénonce et les considère comme illégales et inhumaines. Pour lui, le but l’organisation ouest-africaine est de priver le pays de ressources financières indispensables et d’entraver la vie quotidienne des nigériens.
Le général accuse la CEDEAO de dérouler un plan de démantèlement du Niger avec la mise sur pied d’une armée d’occupation en complicité avec une puissance étrangère à l’Afrique de l’ouest et à l’Afrique toute entière. Une allusion faite à la France.
« Ceux qui ont pris ces sanctions cruelles espèrent diviser les nigériens et imposer au peuple leur volonté. Ils pensent pouvoir nous contraindre à accepter par la force ce qui est profondément inacceptable, car contraire à nos intérêts vitaux et à nos valeurs cardinales. », a-t-il déclaré.
L’intervention militaire
Le général Tiani prévient des conséquences d’une agression militaire pour la région ouest-africaine. Pour lui, c’est le professionnalisme des forces de défense et de sécurité du Niger qui empêche les hordes de terroristes de déstabiliser l’ensemble de la région.
« Toute approche coercitive et ignorant la quête de souveraineté, de sécurité et de bonne gouvernance exprimée clairement par la population revient à ignorer les dynamiques profondes en cours dans les pays sahéliens abandonnés à leur propre sort depuis plus de 10 ans, par ceux-là qui veulent les agresser », a lancé le président du CNSP.
Le Général Tiani affirme qu’en tant que soldats, il connait le but d’une guerre. Ainsi, ni le CNSP ni les populations nigériennes ne veulent d’une guerre.
« Mais qu’on le comprenne bien. Si une agression devait être possible contre nous, elle ne serait pas une promenade de santé à laquelle certains croient. Ils trouveront face à eux, 26 millions de nigériens », a-t-il dit rappelant le soutien du Burkina-Faso et du Mali et promettant ne pas trahir les aspirations des nigériens.
Le soutien populaire
Dimanche, plusieurs personnes se sont rassemblées à la place de concertation (Niamey) pour apporter leur soutien au CNSP et exiger le départ des bases étrangères. La même manifestation a eu lieu à Agadez.
Samedi 19 août 2023, des milliers de jeunes nigériens ont afflué vers le Stade général Seyni Kountché de Niamey. Ils répondaient pour le recrutement des Volontaires pour la Défense du Niger (VDN). Une initiative du CNSP dans le cadre de la mobilisation pour la défense de la Patrie.
Cette mobilisation générale qui est également une réponse à la volonté d’intervention militaire de la CEDEAO contre le Niger.