Brice Oligui Nguema, président de la transition au Gabon, a annoncé lundi son ambition de se présenter à l’élection présidentielle du 12 avril prochain. Une annonce qui, bien que surprenante pour certains observateurs internationaux, ne constitue en réalité pas une grande surprise pour les Gabonais. Loin d’avoir tenu la promesse de revenir rapidement à l’ordre constitutionnel, il semble aujourd’hui vouloir s’installer durablement au sommet de l’État.
Brice Oligui Nguema, ancien chef de la garde présidentielle sous l’ère du président déchu Ali Bongo Ondimba, avait été perçu par certains comme un acteur de la transition vers un régime démocratique. Lors de son ascension au pouvoir en août 2023, il avait promis un retour rapide à la normalité constitutionnelle, avec l’organisation d’élections libres et transparentes. Cependant, le temps semble avoir joué en sa faveur, et les événements ont pris une direction que peu avaient envisagée : une consolidation progressive de son pouvoir.
Brice Oligui Nguema pour la continuité ?
Son rôle de chef de l’État par intérim, après la destitution du président Ali Bongo, s’est de plus en plus confondu avec une gestion de crise prolongée. Bien qu’il ait fait des annonces de réformes, l’absence de mesures claires pour préparer un véritable retour à la démocratie a poussé de nombreux observateurs à remettre en question la sincérité de sa transition. Aujourd’hui, la perspective de voir Oligui Nguema continuer à diriger le pays en tant que président élu devient une réalité concrète.
Un changement majeur intervenu en janvier 2025 a été l’adoption d’un nouveau code électoral par le Parlement de transition. Cette réforme a radicalement modifié le paysage politique du pays en permettant désormais aux militaires et aux magistrats de se présenter aux élections. Ce changement est perçu comme une manœuvre politique destinée à faciliter la candidature d’Oligui Nguema. En effet, cet ajustement du cadre électoral a permis au général de briguer le poste présidentiel, alors que, jusqu’à présent, les membres de l’armée étaient exclus de la course à la présidence.
Le général Oligui Nguema, jusqu’alors à la tête de l’armée gabonaise, devra toutefois respecter un protocole. Pour officialiser sa candidature, il devra temporairement renoncer à son uniforme de général. Un geste symbolique qui marque son entrée officielle dans la course à la présidence, mais qui ne semble en rien bouleverser les équilibres déjà en place.
Le défi pour Brice Oligui Nguema sera de convaincre les Gabonais et la communauté internationale, qu’il est le leader capable de mener le pays vers une véritable stabilité politique et sociale, après plus de 5 décennies de pouvoir familial.
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