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Faure Gnassingbé: 6 points à retenir de la sortie du Président

Didier ASSOGBA
8 Min Read
Faure Gnassingbé

Faure Gnassingbé a entendu les reproches qu’on lui fait sur l’absence d’entretien avec les médias du Togo. A l’occasion de la célébration du 63e anniversaire du pays, le chef de l’Etat a initié quelque chose à la place du traditionnel discours à la nation. Dans un entretien à New World TV, il a fait le tour des différents pans de la nation togolaise. L’essentiel à retenir !

L’entretien du 27 avril, qui suivait le grand défilé militaire et paramilitaire, a permis au président togolais de revenir sur la situation sécuritaire dans la région des Savanes, l’agriculture notamment le Forum des producteurs agricoles du Togo (FoPAT), la vie chère ou encore les prochaines élections.

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Faure Gnassingbé et le terrorisme

Sur la question sécuritaire, Faure Gnassingbé a déploré les pertes dans les rangs de l’armée et de la population.

« Nous avons payé un prix lourd, notamment les forces de défense et de sécurité, qui ont perdu à peu près une quarantaine d’hommes et malheureusement, des victimes civiles qui viennent s’ajouter, à peu près une centaine de victimes civiles dans notre pays », a esquissé le président togolais en guise de bilan.

M. Gnassingbé a précisé que la moitié des civils tués sont des étrangers qui ont trouvé refuge dans le nord du Togo. Pour lui, le Togo subit une forme d’agression par deux groupes à savoir l’État islamique au Grand Sahara et le groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM).

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« Deux organisations terroristes qui attaquent notre pays et avant notre pays, ont attaqué des pays de la sous-région. Cette attaque est une forme de guerre, parce que vous connaissez le côté pacifique des Togolais, ça a toujours été notre volonté de vivre en bonne intelligence avec nos voisins et d’accueillir avec beaucoup d’hospitalité et de gentillesse ceux qui viennent vers nous », a expliqué le chef de l’Etat togolais qui précise : « Mais nous avons une obligation, c’est de défendre notre pays ».

‘Réduire ces bandes armées’

Pour Faure Gnassingbé les attaques menées contre le Togo ne sont pas des incidents isolés. Et donc pour contrer ce genre d’attaque, c’est une vigilance de tous les instants.

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« Ce n’est pas une guerre continue, mais ce sont des attaques meurtrières, des destructions, des familles endeuillées. Donc, ce n’est pas parce que cela se fait de façon sporadique qu’il faut baisser la garde ou se laisser endormir. Je sais que quand on est dans la capitale et qu’on mène une vie normale, on a l’impression que ce sont des incidents isolés », a-t-il dit.

Le président demande aux togolais de s’attendre à un combat long avec des périodes de drame. Mais il rassure en même temps qu’au bout, il y aura la victoire.

« Nous sommes déterminés à réduire ces bandes armées », promet-il.

Environ 12.000 togolais ont fui ces attaques terroristes pour se refugier dans les pays voisins. Faure Gnassingbé déclare travailler pour leur retour, notamment des élèves.

« Comme la période des examens approche, notre souci est que les élèves qui sont parmi dans cette population puissent revenir et passer les examens pour que l’avenir ne soit pas perdu », a annoncé le chef de l’Etat.

Quid de l’inflation ?

En dehors de la question sécuritaire, M. Gnassingbé a évoqué les questions économiques liées à l’inflation, rappelant au passage la politique de subventions engagée. Pour lui, pour réduire l’impact de l’inflation, il faut produire davantage pour être moins dépendant de l’extérieur en matière de produits alimentaires.

« Une bonne partie du phénomène trouve sa solution ici sur le sol togolais. Je pense que nous créons les conditions pour que l’agriculture ne soit plus ce métier pénible », a-t-il fait savoir.

La transhumance

L’épineuse question de la transhumance n’a pas été ignorée par le chef de l’Etat. Elle qui devient une préoccupation pour la population en raison des conflits qu’elle engendre chaque année.

Faure Gnassingbé a indiqué que des mesures idoines sont en train d’être prises pour réglementer définitivement la transhumance.

« La solution transitoire que nous avons trouvée, c’est de créer des parcs où il y aura tout pour les bétails », a-t-il dit.

Choix stratégique du multilatéralisme

Le président a justifié l’ouverture de son pays à de nouveaux partenaires avec une volonté affirmée d’être indépendant.  Pour le chef de l’Etat togolais, le choix stratégique du multilatéralisme est payant.

« Nous sommes un pays à dimension modeste, nous sommes travailleurs et nous accueillons tout le monde, et quand les gens viennent au Togo, ils se sentent bien. Mais en même temps nous n’avons pas un grand pays minier, donc nous cherchons partout ce que nous voulons et nous le prenons là où nous le trouvons », a-t-il expliqué assurant que ce qui compte, c’est l’intérêt des togolais.

Le chef de l’Etat ajoute que le Togo a la chance d’avoir la taille qu’il a avec des ressources stratégiques. Ce qui explique qu’il est convoité par des puissances.

Faure Gnassingbé sur les prochaines élections

Evoquant l’organisation des élections, le président de la République a salué les progrès accomplis par le pays qui a réussi dernièrement à tenir des élections apaisées. Il estime que les remous à l’approche de chaque élection sont dans l’ordre normal des choses.

« En réalité, il est habituel qu’à chaque fois qu’on s’approche des échéances électorales, il y a un peu d’agitation et de bruit. Nous avons essayé de prévenir cela en faisant un dialogue avec les acteurs de la classe politique. Aujourd’hui d’autres revendications surviennent. Mais pour ne pas polémiquer, je dirais qu’en politique, il faut avoir le sens du compromis », a conseillé Faure Gnassingbé aux acteurs politiques.

Pour lui, les conditions sont réunies pour que les prochaines élections soient libres, crédibles transparentes. Toutefois, M. Gnassingbé se dit « ouvert au dialogue pour renforcer davantage la démocratie au Togo ».

« Je pense que nous avons un cadre électoral qui est ce qu’il est. Il n’est pas parfait parce que la perfection n’existe pas. Mais quand nous nous comparons aux autres, je crois qu’on ne va pas rougir. On n’est pas meilleur que les autres, mais on n’est pas aussi pire que les autres », a-t-il pointé.

Pour finir, Faure Gnassingbé indique que s’il y a une volonté commune au sein de la classe politique de faire encore quelques changements du cadre électoral, cela pourra être possible à travers le dialogue.

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