Le Chef de file de l’opposition togolaise, Jean-Pierre Fabre est en tournée dans la diaspora depuis ce week-end. Dimanche, il a rencontré une partie de la diaspora togolaise à Paris. Occasion pour le Président de l’Alliance nationale pour le Changement (ANC) de solliciter la contribution de ces togolais pour l’alternance qu’il souhaite réaliser par les urnes afin de mettre fin à ce qu’il appelle l’ethnocrature.
D’entrée de jeu, le président de l’ANC a peint le climat social délétère avec des répressions sanglantes de manifestations d’élèves et autres, la torture de journalistes, l’emprisonnement et l’inculpation de militants de l’opposition. Jean-Pierre Fabre a également fustigé le fonctionnement des institutions de la république qui sont, selon lui, au service du régime en place.
Presque toutes les institutions en ont eu pour leur dose. L’Assemblée nationale, la Cour Constitutionnelle, la HAAC qui vient de fermer une télévision et une radio, la CENI qui fonctionnerait en catimini.
«… la Cour des comptes, le HCRRUN, l’armée, la police, la gendarmerie, la justice, toutes à la solde du régime RPT/UNIR qui les instrumentalise d’autant plus aisément que les recrutements et nominations sont adossés à des critères tribalistes », a-t-il flingué.
Abordant la question des réformes, le candidat malheureux à l’élection présidentielle de 2015 a réaffirmé sa volonté de rencontrer le Chef de l’Etat pour en parler. Il fustige la mise en place de la Commission de réflexion présidée par Awa Nana-Daboya. Le Chef de l’opposition pense que les réformes constitutionnelles et institutionnelles doivent être conduites selon les prescriptions de l’Accord politique global (APG).
Jean-Pierre Fabre promet que son parti ainsi que ceux membres du CAP 2015 veulent conduire le peuple togolais à obtenir l’alternance et œuvrer pour que les urnes togolaises accouchent de leur vérité malgré les contraintes et les exigences.
Sur cette même question de l’alternance, M. Fabre estime que le peuple togolais peut prendre son destin en mains pour s’opposer par tous les moyens à la dictature. Il dit avoir la ferme conviction que la mobilisation populaire triomphe toujours des dictatures.
« Nous demeurons persuadés qu’une alternance politique, respectueuse des principes démocratiques, est un facteur déterminant de résolution juste et durable de la crise togolaise et, partant de développement économique et de progrès social », a indiqué le patron de l’ANC.
M. Fabre affirme devant la diaspora son ambition à œuvrer pour l’alternance et le changement auxquels aspirent tous les Togolais. « Un changement porteur des valeurs de liberté, de justice et de paix, de développement et de progrès social pour le Togo et pour le peuple togolais tout entier », dit-il.
Le Chef de file l’opposition togolaise, qui qualifie le régime togolais d’ethnocrature et démocratie tétraplégique, fait remarquer qu’en Afrique de l’Ouest, la démocratie s’installe peu à peu et le Togo et son peuple ne doivent pas rester en marge de cette mutation.
Jean-Pierre Fabre avance que l’alternance démocratique est désormais un impératif républicain et patriotique qui appelle à la mobilisation, chaque Togolaise et chaque Togolais, quels qu’ils soient et où qu’ils se trouvent.
« La foi qui nous anime demeure inébranlable. Elle convie chacun de nous au dépassement de soi et nous indique, dans le sillage des pères de l’indépendance et fondateurs de la nation togolaise, que ni la médisance, ni les dénigrements, ni la défection, ni la trahison, ni la lassitude, ni l’abandon, ni les répressions sanglantes, ni les tentatives de déstabilisation, d’où qu’elles viennent, ne doivent avoir raison de notre détermination à poursuivre le combat pour libérer le peuple togolais de l’imposture et de la dictature », a-t-il conclu comme pour répondre aux récentes critiques à son adresse.