Emmanuel Adebayor ne digère pas les absences répétées des Eperviers du Togo à la phase finale de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN). Il n’apprécie non plus l’initiative de professionnalisation du football togolais telle qu’elle est menée actuellement. Pour le ballon d’or africain, la FTF est dans une illusion.
La Fédération Togolaise de Football déroule depuis janvier un projet de professionnalisation du football national. Un appel d’intérêt aux clubs de football désireux de prendre part aux compétitions de la Ligue 1 et la Ligue 2 a été lancé à cet effet. Et des clubs de première et deuxième divisions ont été retenus pour jouer la ligue professionnelle de football.
Selon l’ancien capitaine des Eperviers, le Togo n’a pas d’infrastructures pour penser à professionnaliser son football.
« Arrêtons de vendre des rêves aux gens… Arrêtons de dire des choses qu’on ne peut même pas faire. On n’a que deux stades dans le pays et on nous parle de professionnalisation. Je me demande comment ça va se faire », a indiqué l’international togolais au lendemain du match Togo- Cap vert.
Il précise qu’au Sénégal, on dénombre plus de 30 centres de formation, à Accra au Ghana et en Côte d’Ivoire il y en a plus de 10 ou 15. Contrairement au Togo, où le seul qui existe laisse même à désirer.
« Chez nous ici, il n’y a que Swallows que je connais un peu bien qui est structuré et qui ressemble à un centre de formation. À part ça, chacun se débrouille et les gens font avec les moyens de bord », a soulevé l’ancien sociétaire du Real Madrid.
Emmanuel Adebayor reste convaincu que le Togo n’a pas encore réuni les conditions pour parler de professionnalisation du football. L’ex-international togolais s’attend plutôt à des actes forts permettant d’engranger des résultats.
Les propositions d’Adebayor à Bessi-Kama
Emmanuel Adebayor estime qu’à l’étape actuelle des choses, il revient à la ministre des sports et des loisirs, Lidi Bessi-Kama de prendre ses responsabilités.
« Pourquoi Madame la ministre n’irai pas voir le Chef de l’État en lui disant voilà mon budget ? Maintenant je veux aller à la CAN, je vais qualifier l’équipe nationale pour la CAN, mettez ceci et cela à ma disposition et si je ne qualifie pas le pays pour la CAN j’assumerai les conséquences », s’est-il interrogé.
Le ballon d’or africain assure que le Togo qui a le statut d’un ancien mondialiste n’a plus aucune excuse pour manquer les rendez-vous du football sur le continent. Surtout que la CAN se joue maintenant avec 24 équipes.
Pour lui, ce dont le football togolais a besoin à l’heure actuelle, c’est le travail bien fait et l’engagement de tous les acteurs. La professionnalisation de la discipline viendra avec le temps.
Pour la motivation des joueurs, Emmanuel Adebayor propose de revoir les conditions d’organisation des matchs de la sélection, le déplacement à l’extérieur, le campement, la restauration, sans oublier les primes.
Pour finir, l’ex-international togolais affirme qu’il faut définir une vision claire pour le football togolais et commencer à travailler dans ce sens.
Les éliminatoires de la Coupe de la Coupe du Monde 2026 et de la CAN 2025 démarrent au mois d’octobre. Le Togo est dans le même groupe que le Sénégal, la Mauritanie, le Soudan et le Soudan du Sud. Un groupe relativement relevé dans lequel il sera nécessaire de travailler encore plus.