Médiateur dans le conflit opposant le Mali à la Côte d’ivoire, Faure Gnassingbé s’est rendu mercredi à Bamako. Le chef de l’Etat togolais a été accueilli à sa descente d’avion à l’aéroport international Modibo Kéita par son homologue du Mali, le Colonel Assimi Goïta, Président de la Transition.
C’est le 1er déplacement de l’année de Faure Gnassingbé. Une visite qui vaut la peine surtout que le dossier des « militaires ivoiriens », accusés et condamnés par Bamako comme étant des mercenaires, a connu une importante évolution.
« Je remercie le Colonel Assimi Goïta, Président de la Transition et le peuple malien pour l’accueil chaleureux reçu ce jour à Bamako. Nous évoquerons la coopération bilatérale, et des sujets d’intérêt commun, notamment la paix, la sécurité et l’intégration régionale », a posté Faure Gnassingbé sur ses comptes sociaux.
Parmi les sujets régionaux d’intérêt commun au cœur de l’entretien en tête-à-tête entre les deux dirigeants, l’affaires des « militaires ivoiriens » s’est retrouvé en bonne place.
Confirmé début décembre dernier médiateur par la CEDEAO pour trouver une solution à ce conflit qui dure depuis juillet 2022, Faure Gnassingbé travaille pour un dénouement rapide de la situation.
Il y a deux semaines, le ministre togolais des affaires étrangères, de l’intégration régionale et des togolais de l’extérieur, Prof Robert Dussey s’est rendu à Bamako, accompagné d’une délégation ivoirienne de haut niveau. Des travaux ont eu lieu et avaient abouti à la signature d’un mémorandum de sortie de crise.
Faure Gnassingbé en action
Les 29 et 30 décembre derniers, la justice malienne, qui instruisait le dossier depuis des mois, a organisé le procès des mis en cause.
La Cour d’assises a prononcé à leur encontre des agents ivoiriens une peine 20 ans de réclusion criminelle et celle de 2 millions d’amende chacun. Ils sont accusés des crimes d’attentat et complot contre le Gouvernement, d’atteinte à la sûreté extérieure de l’État, de détention, port et transport d’armes et de munitions de guerre ou de défense intentionnellement en relation avec une entreprise individuelle et collective ayant pour but de troubler l’ordre public par l’intimidation ou la terreur.
Contre les 3 femmes militaires qui avaient été libérées, il a été prononcé la peine de mort et une amende de dix (10) millions.
Plusieurs observateurs estiment que le salut des agents condamnés se trouve désormais entre les mains du chef de l’Etat malien, Col Assimi Goïta. Après leur condamnation, la seule voie possible pour les libérer désormais est celle d’une grâce présidentielle qui relève des prérogatives du président malien.
Les discussions entre Faure Gnassingbé et Assimi Goïta ont certainement porté sur cet aspect. La clémence du président de la transition favorisera un dénouement heureux du dossier et une sortie définitive de la crise.
Les prochains jours sont très décisifs dans la suite du dossier.