Les députés de l’assemblée nationale togolaise ont débattu jeudi du Document de Programmation Budgétaire et Économique Pluriannuelle (DPBEP) 2023-2025. Des discussions, il ressort que l’économie togolaise est une économie forte et résiliente avec un accroissement du PIB, une expansion du marché du travail et une réduction du taux de chômage. Sani Yaya, le ministre de l’économie et des finances en profite pour dévoiler les prévisions du gouvernement.
Le DPBEP est un outil d’orientation à la programmation et à une gestion budgétaire efficace et transparente. Il est institué par la loi organique n°2014-013 du 27 juin 2014 relative aux lois de finances (LOLF), notamment en son article 52.
Cette année, il a été élaboré dans un contexte marqué par des faits ou évènements notamment la crise russo-ukrainienne d’où la surenchère des prix des matières premières, des céréales et des hydrocarbures, la hausse des termes de l’échange (le dollar) et la montée des menaces sécuritaires dans la partie septentrionale du Togo.
En termes d’innovation, il intègre la situation financière des autres organismes publics contrairement aux anciens documents qui se limitaient à l’administration centrale. Ce qui consacre l’élargissement de son champ conformément aux dispositions de l’article 55 de la loi organique relative aux lois de Finances.
Pour M. Sani, il y a nécessité de consolider les acquis et faire face durablement aux défis en poursuivant la mise en œuvre des réformes et actions visant la transformation structurelle de l’économie, la promotion de la production locale et la consommation locale. Notamment la production des engrais, d’intrants agricoles et des produits locaux ainsi que l’amélioration de l’offre de l’Energie.
Prévisions économiques dans le DPBEP
Le ministre chargé de l’économie indique qu’en perspectives, la croissance moyenne annuelle du PIB du Togo serait de 6,5%, passant de 5,9% en 2022 à 6,5% en 2023, puis à 7% en 2025 en liaison avec le renforcement du dynamisme économique et des investissements prévus dans le DPBEP.
« S’agissant des investissements, le Gouvernement fera appel au secteur privé notamment dans la construction des infrastructures et dans les mines. Ainsi, les investissements privés représenteraient en moyenne 16,1% du PIB à moyen terme contre 14,5% en 2022 », a-t-il rassuré.
Au plan social, Il est annoncé une croissance économique endogène portée par des dépenses sociales ciblées, importantes en vue de soutenir la consommation intérieure et améliorer le bien-être des populations.
M. Sani ajoute qu’au titre des finances publiques, le gouvernement va continuer à travailler sur une maîtrise des dépenses publiques et une collecte plus efficace des recettes budgétaires, notamment fiscales mais sur la base d’un élargissement de l’assiette fiscale de sorte disons à réduire la pression sur un groupe, disons une assiette limitée de contribuable.
« La trajectoire que nous avons présentée en termes d’orientation budgétaire est une trajectoire soutenable, parce que nous prévoyons un retour à un déficit de l’ordre de 2,9% qui est dans la limite de la norme UEMOA et c’est ce qui est convenue avec l’ensemble des partenaires à 3% en 2024 et 2,9% en 2025 », a détaillé l’émissaire du gouvernement.
Enfin pour la dette publique, une élaboration d’une stratégie soutenable dans les trois prochaines années est attendue
« Le document présenté confirme l’ancrage d’une stratégie de budgétisation sensible au genre ainsi que l’évaluation systématique des risques budgétaires pour s’assurer que les prévisions ont de fortes chances d’être réalisées » a analysé Yawa Tsegan, présidente de l’Assemblée nationale.