La rencontre nationale d’échanges et de réflexion du Haut-Commissariat à la Réconciliation et au Renforcement de l’Unité Nationale (HCRRUN) sur les réformes institutionnelles et politiques était à sa troisième journée mercredi. Trois principales communications ont meublées cette journée.
La première communication de la journée de mercredi a été faite par Messan Amlalo, expert national en décentralisation auprès du Ministère de l’Administration Territoriale.
Dans son intervention sur le thème » De la décentralisation et de la bonne gouvernance locales », M. Amlalo a laissé entendre que la République de demain, dans le cadre des réformes, devra nécessairement être dotée de gouvernements locaux forts, soucieux du bien-être socioéconomique de leurs administrés. S’intéressant au même thème Alhaji Yar, Expert du Ghana a fait comprendre que la décentralisation renvoie à la participation du peuple à sa propre gouvernance, condition de sa légitimité.
Le second thème qui a retenu l’attention de l’assistance s’est intitulé » Les enjeux et défis de la mise en œuvre des réformes dans le processus de réconciliation nationale et de renforcement de l’Etat de droit: Expériences d’ici et d’ailleurs » traité par Kumélio Koffi Afandé en sa qualité du Juge à la Chambre d’Appel des Tribunaux Pénaux International pour l’ex Yougoslavie et le Rwanda et deux autres experts du Ghana et du Maroc.
Selon le paneliste, il est important de mener des réformes exhaustives, non personnalisées et adaptées aux réalités du Togo. » Le consensus doit toujours être l’objectif car il est le mode le plus adapté à la recherche de la conciliation, le recours à la majorité ne devant intervenir que par défaut », a ajouté Dr Afandé.
A la suite du Dr Afandé, ce fut le tour de Palouki Massina, Secrétaire Général du Gouvernement, Sronvie Yaovi, Président de la Cour d’Appel de Lomé, Rustico Lawson-Banku, Bâtonnier de l’ordre des avocats du Togo et de Marcelline Mensah-Pierucci, Directrice de la consolidation de la démocratie au ministère de la justice d’entretenir les participants sur » Les enjeux et défis de la mise en œuvre des réformes dans le processus de réconciliation nationale et de renforcement de l’Etat de droit: emphase sur les réformes en cours ».
Si pour M. Massina le processus de réformes devrait inclure toutes les couches sociales et tenir compte de l’histoire commune et de la mémoire collective, M. Sronvie quant à lui qui a fait l’état des différentes réformes au sein du système judiciaire depuis 2005 a déploré l’absence du fonctionnement effectif de la justice administrative. Me Lawson-Banku a renchéri en exhortant à préserver dans le paysage réformé, l’indépendance de la Justice. Et pour couronner le tout Mme Mensah-Pierucci a pour sa part plaidé pour l’ancrage des réformes politiques et institutionnelles, notamment à travers l’émergence d’une nouvelle citoyenneté.