Au Togo, la révision constitutionnelle de la République adoptée le 25 mars dernier cristallise les attentions. Alors que certains acteurs sont vent debout contre cette révision, d’autres font la pédagogie pour expliquer son bien-fondé. C’est le cas de la Plateforme de la Société Civile pour la Bonne Gouvernance et la Transparence Démocratique (PSC-BGTD) qui a organisé mardi à Lomé une conférence-débat sur le sujet.
La conférence a été placée sous le thème : « Constitution : Loi fondamentale immuable ou adaptable à l’évolution socio-culturelle politique de la société ».
Elle a été animée par Me Jean Yaovi Dégli, Avocat et Président du Mouvement Bâtir le Togo, Me Jil-Benoît Afangbedji, Avocat inscrit au barreau de Lomé et au Tribunal Pénal International et Dr Foly Gada Ekue, Historien, Enseignant Chercheur des Universités du Togo.
Devant les chefs traditionnels, les journalistes et plusieurs acteurs de la société civile, les panelistes ont soutenu que la constitution est un élément fondamental dans la vie d’une République. Elle peut et doit être retouchée en fonction des réalités du moment.
Cependant pour Dr Ekue, il faut prendre le temps matériel pour bien faire les choses pour que cette retouche ne se fasse pas de façon régulière. L’historien apprécie la tournée de sensibilisation des députés sur la constitution et invite à un débat intellectuel et objectif sur la question.
« Le changement de la constitution ne peut se faire en un mois et demi. Il nous faut s’asseoir pour discuter, faire bien les choses pour ne pas revenir retoucher la constitution au bout de quelques années », a prévenu Dr Foly Ekue
Pour lui, puisque la constitution est très fondamentale, l’Assemblée nationale ne peut pas à elle seule procéder à son changement.
« Nous félicitons le Chef de l’Etat pour le courage dont il a fait preuve en appelant à des consultations nationales », a-t-il ajouté.
Un référendum sur la Constitution ?
Par ailleurs, l’enseignant chercheur des universités du Togo renseigne que sur des sujets importants comme la constitution, le référendum peut être d’une importance pour avoir l’avis du peuple.
Même son de cloche chez Me Jean Yaovi Degli qui estime que le référendum parait être la solution à la levée de boucliers provoquée par la révision constitutionnelle.
« Pour mettre fin à ce débat qui torture le peuple, il vaudrait mieux aller vers le référendum », a soutenu l’ancien ministre de la transition.
Se prononçant sur le choix du régime parlementaire issu du vote initial de la loi, Me Degli pense que tous les régimes au monde ont leurs forces et faiblesses. Ce qui importe, c’est le respect des textes qu’on s’est donnés que ce soit dans un régime présidentiel ou semi-présidentiel ou encore parlementaire.
De son côté, Me Afangbedji trouve que le régime parlementaire est celui qui est le mieux adapté au contexte togolais. L’avocat soutient qu’avec ce régime, il revient à l’opposition de s’organiser et d’aller aux élections en rang serré pour battre le parti au pouvoir pour qui, l’on pense que cette loi a été votée.
« Le régime parlementaire offre plusieurs avantages. Ça donne l’occasion de ne plus avoir un président à vie et de permettre à plusieurs personnes d’en faire l’expérience », a énoncé l’avocat.
Me Jil-Benoît Afangbedji n’exclut pas non plus l’idée d’aller à un référendum. Car, il précise que tout ce qui est fait pour le peuple doit inclure le peuple.
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