La compagnie aérienne ASKY est agitée depuis quelques mois par une affaire de harcèlement. Tout est parti du licenciement en juillet 2021 de l’hôtesse de l’air Aïssatou Barry pour « faute grave ». La guinéenne rejette les accusations portées contre elle et explique son licenciement par le refus des avances de son supérieur. La justice togolaise est appelée à régler l’affaire.
Employé par la compagnie panafricaine ASKY depuis 2010, Aïssatou Barry a été virée en juillet 2021. La jeune dame est accusée d’avoir commis une faute-lourde. On évoque une affaire de plateau-repas.
En effet, l’affaire remonte au 5 juin 2021. A l’époque, Aïssatou Barry était sur le vol KP 017 Conakry-Lomé, dans le cadre d’un déplacement à titre personnel. Elle avait donc le statut de passager ordinaire. Le catering de Conakry lui offre un plateau-repas. En réalité, ce n’était pas un cadeau.
La direction de la compagnie lui reproche d’avoir commandé un plateau-repas qu’elle refuse de payer ensuite.
Naturellement, l’hôtesse rétorque et explique n’avoir jamais demandé une quelconque nourriture. Elle ajoute au surplus avoir dans un premier temps refusée la nourriture avant de l’accepter finalement sur insistance du service de catering de Conakry.
Malheureusement, une fois dans l’avion, on lui a brandi « un bon de commande » en son nom et qui a été facturé à la compagnie par le catering de Conakry.
Malgré toutes ses explications, elle se fait licencier pour « faute lourde », selon les termes utilisés par la Direction d’ASKY. Aucune indemnité ne lui a été versée.
L’hôtesse parle de harcèlement
Aïssatou Barry ne compte pas lâcher l’affaire. Elle jure que le plateau-repas n’est qu’un prétexte pour son licenciement.
«D’après eux, j’ai commandé un repas que je ne devais pas commander et qu’ils ont reçu un bon. Mais, je leur ai expliqué, avec des preuves à l’appui, que ce sont les agents du catering de Conakry qui me l’ont offert. Malheureusement, comme leur objectif n’était pas de comprendre la situation sur ce plateau-repas, ils m’ont licenciée », a-t-elle déclaré à guineematin.com.
L’hôtesse de l’air parle de coup monté contre sa personne. Elle révèle alors avoir refusé, pendant plusieurs années, les avances de son supérieur hiérarchique. Ce dernier serait directement l’instigateur du licenciement.
« J’étais la plus jeune de ma promotion quand je suis arrivée dans cette boîte en 2010. Et donc, tout le monde autour de moi me regardait, tout le monde voulait de moi. Mais, j’ai refusé catégoriquement de sortir avec eux. C’est ainsi que j’ai été harcelée sexuellement par mon chef hiérarchique direct pendant des années… Il m’a plusieurs fois fait des avances, il voulait me mettre dans son lit, mais j’ai refusé. J’ai signalé tout cela à notre directeur des ressources humaines », a expliqué Aïssatou Barry.
La guinéenne dépose une plainte devant le Tribunal de Lomé, chargé de connaître les litiges liés à la compagnie dont le siège se trouve au Togo.
En dehors du licenciement abusif, Aïssatou Barry se plaint d’avoir été abandonnée par ASKY Airlines. En effet, elle avait le statut d’employé expatrié et n’a même pas reçu un billet d’avion pour son retour en Guinée.
L’hôtesse avait dans un premier temps saisi l’inspection du travail de Lomé pour réclamer une indemnisation. Selon les informations, cette procédure peine à évoluer.
Dans la plainte déposé devant le Tribunal de Lomé, elle exige le rétablissement de ses droits, parce qu’elle dénonce un « licenciement arbitraire ».
« Je demande que justice soit faite, je veux qu’on me paie mes indemnités pour que je tourne définitivement la page de ASKY Airlines », a ajouté la plaignante qui se trouve actuellement à Conakry, expliquant par ailleurs que sa vie est menacée à Lomé.
On apprend qu’il y a déjà eu deux audiences dans l’affaire au tribunal de Lomé. Une nouvelle audience est prévue le 19 avril prochain.