Le torchon brûle entre l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) et Jean-Jacques Folly Teko, son représentant à la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI). Dans une directive rendue publique le lundi 23 décembre 2024, le parti dirigé par Jean-Pierre Fabre a officiellement sommé Jean-Jacques Folly Teko de démissionner de ses fonctions à la CENI, où il siège depuis 2022.
Cette décision intervient dans un contexte de tensions internes croissantes au sein de l’ANC, exacerbées par le positionnement jugé ambigu de son représentant vis-à-vis des décisions du parti.
Un climat de défiance
Dans une lettre circulaire signée par le Bureau National de l’ANC, la formation politique reproche à Jean-Jacques Folly Teko son absence de loyauté et son refus de rendre compte de ses activités au sein de la CENI.
« Il est en effet notoire que le seul représentant de l’ANC à la CENI a pris ses distances vis-à-vis des instances du parti, s’interdisant délibérément tout compte rendu au Comité Politique et au Bureau National malgré de multiples rappels à l’ordre, et travaillant manifestement en bonne intelligence avec le RPT/UNIR », accuse la lettre.
Ces propos illustrent le désaveu de l’ANC envers son représentant, qu’elle accuse de connivence avec le parti au pouvoir, l’Union pour la République (UNIR), dans un processus électoral que l’opposition dénonce comme « scabreux et contraire aux aspirations du peuple togolais ».
Vers une exclusion de Jean-Jacques Folly Teko ?
Selon plusieurs sources proches de l’ANC, le parti s’apprêterait à aller plus loin en prononçant l’exclusion de Jean-Jacques Folly Teko de ses rangs pour faute grave. Cette mesure disciplinaire serait une réponse à ce que l’ANC perçoit comme une trahison de ses principes et de son combat pour des élections transparentes et équitables.
Le cas Jean-Jacques Folly Teko ressemble étrangement à celui de Joseph Koamy Gomado, cadre du parti qui a intégré le gouvernement de Faure Gnassingbé en tant que ministre de l’aménagement et du développement des territoires. Il avait été exclu du parti.
Cette crise interne intervient dans un moment délicat pour l’ANC, qui a décidé de boycotter le processus des élections sénatoriales en cours. Ce choix stratégique illustre les critiques répétées du parti envers les conditions jugées peu démocratiques de l’organisation des scrutins au Togo.
Jean-Jacques Folly Teko, pour sa part, n’a pas encore officiellement réagi à cette demande de démission. Sa position à la CENI, bien que légitime en termes de nomination, pourrait rapidement devenir intenable face à la pression exercée par le Bureau National de l’ANC.
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