Les relations entre Alassane Ouattara et Ibrahim Traoré ne cessent de se détériorer. Alors que le chef d’Etat burkinabè venait de remettre à son homologue ivoirien 2 gendarmes, Abidjan a choisi d’arrêter un soutien incontesté de Ouagadougou. Mercredi 15 janvier 2025, le gouvernement ivoirien a confirmé l’arrestation de l’activiste burkinabè Alain Traoré, plus connu sous le surnom d’Alino Faso.
C’est Amadou Coulibaly, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement qui a avoué l’arrestation du burkinabè lors d’une conférence de presse tenue à l’issue du Conseil des ministres, au palais présidentiel d’Abidjan-Plateau, en présence du chef de l’État, Alassane Ouattara.
Amadou Coulibaly a tenu à rassurer l’opinion publique nationale et internationale sur le respect des procédures légales en vigueur.
« Il est important de préciser que toutes les interpellations sont réalisées conformément à la législation ivoirienne. Je peux vous confirmer que Monsieur Alain Traoré a bien été interpellé », a-t-il déclaré.
Sans entrer dans les détails de l’arrestation, le ministre a précisé que la procédure était toujours en cours, ce qui rend impossible la divulgation d’informations supplémentaires pour l’instant. « La transparence est essentielle. Une fois la procédure achevée, des informations complémentaires seront communiquées », a-t-il ajouté.
Relations tendues entre Alassane Ouattara et Ibrahim Traoré
Alain Traoré, figure influente sur les réseaux sociaux, est connu pour ses critiques virulentes à l’égard des autorités ivoiriennes. Son arrestation suscite déjà des interrogations sur la nature des charges qui pèsent contre lui, bien que le gouvernement ivoirien insiste sur le respect des règles de droit.
Un communiqué officiel du procureur de la République est attendu pour clarifier les motifs de cette interpellation. « Attendons donc le communiqué du procureur lorsque la procédure arrivera à son terme », a conclu Amadou Coulibaly, appelant au calme et à la patience.
Cette arrestation intervient dans un contexte régional marqué par une intensification des tensions politiques entre Abidjan et Ouagadougou. Alino Faso a été interpellé tandis qu’il se trouvait en Côte d’Ivoire. De son vrai nom Alain Christophe Traoré, il est connu pour son soutien au régime du capitaine IB. Il est suspecté d’avoir des liens étroits avec les « Bataillons d’intervention rapide de la communication » (BIR-C), un groupe d’influenceurs très actifs sur les réseaux sociaux.
Alino Faso est notamment suspecté d’avoir récemment rendu visite à Ibrahima Maïga, un activiste vivant aux États-Unis, très influent – un million d’abonnés sur Facebook -, qui multiplie les publications virulentes, notamment à l’encontre des autorités ivoiriennes.
A noter que Alino Faso s’était installé en 2021 avec sa famille à Abidjan où il a notamment ouvert un restaurant, mais séjourne régulièrement au Burkina Faso.
Il y a seulement quelques jours, Ouagadougou avait accepté de libérer 2 gendarmes ivoiriens arrêtés et emprisonnés au Burkina-Faso à la suite d’une médiation togolaise. Pas suffisant apparemment pour apaiser les relations entre les deux pays.
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