Agbéyomé Kodjo, s’est de nouveau prononcé sur l’actualité socioéconomique et politique du Togo cette semaine. Invité de Fréquence 1, le président de l’Organisation pour bâtir dans l’Union un Togo solidaire a abordé l’Office togolais des recettes (OTR), le scandale d’évasion fiscale, les réformes constitutionnelles et la lutte de l’opposition togolaise.
Si l’OTR est une bonne réforme qui permet de mobiliser plus de recettes pour le pays, cet office crée plus de problèmes à l’économie togolaise qu’il n’en résout actuellement. Abordant le sujet, le président d’Obuts a plaidé pour une contextualisation de l’OTR pour assurer le bien-être de la population Pour Agbéyomé Kodjo, l’OTR ne doit pas être dogmatique. Il doit rester pragmatique et ne pas trop presser les opérateurs économiques qui ont commencé à déserter le Port de Lomé.
« Trop de fiscalité tue la fiscalité », a-t-il dit estimant que l’OTR devrait prendre les préoccupations des acteurs économiques en compte dans sa stratégie
Toujours dans le volet économique, M. Kodjo pense que le potentiel minier du Togo n’est pas suffisamment exploité. « On devrait maximiser ce secteur pour offrir des emplois aux jeunes », poursuit-il.
Le scandale d’évasion fiscale révélé par « Panama Papers »
Sur le scandale de « Panama Papers » sur Wacem et l’évasion fiscal dans lequel le Premier Ministre actuel, Sélom Klassou est cité avec plusieurs anciens ministres et même le ministre auprès de la Présidence de la République (Batieng Kpabre-Silly), Agbéyomé Kodjo appelle le président togolais à tirer toutes les conséquences si les accusations sont vérifiées.
« Le sujet est une préoccupation pour nous dans le cadre du 8e anniversaire de Obuts et nous nous prononcerons là-dessus le 06 août prochain au cours d’une conférence de presse…. Tabligbo où est implanté Wacem est une ferme. On ne peut pas avoir autant d’industries qui opèrent dans la zone et qu’on ne peut pas trouver un hôpital et des pistes pour les cantons », a déclaré M. Kodjo.
Face à cette situation, le patron d’Obuts pense que les acteurs politiques doivent abandonner les paradigmes d’affrontements stériles pour réfléchir sur l’union des forces de l’opposition qui est le seul moyen qui peut prospérer.
Les vertus de la diplomatie de couloirs
A ceux qui estiment qu’Agbéyomé Kodjo a fait un virage à 306°, il répond qu’il est un ancien Premier Ministre de la République avant d’être opposant qu’il n’était pas question de faire économie de sa présence à des manifestations républicaines.
« Nous sommes très à l’aise dans ce que nous faisons… Nous sommes de faiseurs de paix, nous contribuons à la paix. La diplomatie de couloirs a des vertus et nous sommes dans cette dynamique », a-t-il avancé.
M. Kodjo estime qu’il n’y a pas que l’injustice dont son parti a été victime en 2013 qui a conduit à la réorientation stratégique de la ligne politique de Obuts. « Faire la même chose tout le temps sans avoir les résultats attendus, relève de la folie », a-t-il dit faisant allusion à plus de 25 ans de lutte stérile pour l’opposition.
Réformes : au pouvoir de s’exprimer et de poser des actes
En ce qui concerne les réformes politiques, l’ancien Premier Ministre d’Eyadema pense que le président de la république réagira dans les prochaines semaines sur les conclusions des travaux du HCRRUN qui ont acté la limitation de mandats présidentiels et le mode de scrutin à deux tours.
« Je ne sais pas pourquoi on doute de la bonne foi du HCRRUN et du pouvoir d’aller dans le sens de ce que la majorité des togolais réclame… Nous avons fait notre part et il appartient au pouvoir de s’exprimer et de poser des actes pour faire mentir ceux qui considèrent que c’est une diversion supplémentaire », a déclaré Agbéyomé Kodjo.
A toute la population togolaise, l’ancien président de l’Assemblée nationale précise qu’il reste dans la logique de la recherche de leur bien-être et du développement du Togo. Il invite les togolais à se pardonner pour que les choses avancent.
Revenant sur l’opposition, Agbéyomé Kodjo dit qu’il ne participera plus à un marché de dupes. Il précise que l’ANC seule ou encore le CAP 2015 n’apporteront pas l’alternance sans le concours des autres forces démocratiques.
« Droit dans mes bottes, je me battrai jusqu’à la fin de mes jours et pour le bonheur partagé de ce pays », a-t-il conclu.